Le scénario catastrophe du recours aux armes chimiques par Daech serait fort probable

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Daech a déjà utilisé des armes chimiques et fabrique du gaz moutarde

Le groupe Etat islamique peut fabriquer, et a même déjà utilisé, des armes chimiques et des gaz de combat en Irak et en Syrie, assure la CIA. C’est la première fois que des terroristes utilisent de telles armes depuis l’attaque au gaz sarin survenue à Tokyo en 1995.

Le scénario catastrophe du recours aux armes chimiques par le groupe Etat islamique serait bel et bien réalité. Daech en a déjà utilisé à plusieurs reprises sur le champ de bataille, a déclaré le directeur de la CIA John Brennan à la chaîne CBS. « La CIA pense que l’EI a la capacité de fabriquer des petites quantités de chlorine et de gaz moutarde », a-t-il également indiqué.

Interrogé sur la capacité des djihadistes à exporter ces agents chimiques pour une utilisation hors d’Irak ou de Syrie, John Brennan a répondu qu’il était possible que cela arrive. « C’est pour cela qu’il est si important de couper les diverses routes de transport et de contrebande que (les djihadistes) ont utilisées », a-t-il souligné.

Mardi, le coordonnateur du renseignement américain James Clapper avait affirmé que le groupe Etat islamique avait « utilisé des produits chimiques toxiques en Irak et en Syrie, y compris » le gaz moutarde. Il avait expliqué que c’était la première fois qu’un groupe extrémiste avait produit et utilisé un agent chimique dans une attaque depuis un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo, en 1995.

Gaz moutarde à Makhmour, en Irak

Depuis le début du conflit syrien, les camps en présence ont été accusés à plusieurs reprises d’avoir eu recours à des armes chimiques, interdites par la législation internationale. L’utilisation d’armes chimiques avait notamment été signalée par plusieurs sources lors d’une attaque de l’EI le 11 août dans les environs de Makhmour, dans le nord de l’Irak. En octobre, le gouvernement du Kurdistan autonome irakien a indiqué que les tests sanguins chez des combattants peshmergas engagés dans l’épisode de Makhmour avaient bien montré la présence « de traces de gaz moutarde », un gaz asphyxiant utilisé pour la première fois par les Allemands à Ypres en Belgique en 1917.

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Le commandement militaire américain au Moyen-Orient, le Centcom, a en revanche refusé jusqu’à maintenant de confirmer la présence de gaz moutarde à Makhmour. Un porte-parole du Centcom avait indiqué mi-août que des analyses devaient être faites sur des fragments collectés sur le terrain, mais le résultat de ces analyses n’a jamais été communiqué.

Gaz sarin, chlore… en Syrie

L’utilisation possible d’agents chimiques par l’EI a également été rapportée par des sources locales le 21 août à Marea, principal bastion des rebelles dans la province d’Alep, dans le nord de la Syrie.

Le régime de Bachar Al-Assad a lui aussi employé des armes chimiques, selon de multiples témoignages. Les Occidentaux et l’opposition syrienne l’en avaient accusé en août 2013. Quelques semaines plus tard, la Syrie, sous la pression internationale, avait admis détenir plus de 1000 tonnes d’armes chimiques et accepté leur destruction.

L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), qui a supervisé la destruction de ces stocks d’armes, a annoncé début janvier que l’arsenal déclaré par Damas avait été détruit en totalité. L’OIAC fait néanmoins état depuis des mois du recours persistant – sans se prononcer sur les responsables – au gaz sarin, au gaz moutarde ou au chlore dans les combats qui ravagent la Syrie depuis cinq ans et ont fait plus de 260 000 morts.

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