Tunisie : Béji Caïd Essebsi décrète l’état d’urgence

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Tunisie (état d’urgence) – Sur les réseaux sociaux, en premier ensuite confirmé par l’AFP, l’État d’urgence est instauré à partir de ce  samedi 4 juillet 2015. En effet, le chef de l’État tunisien Béji Caïd Essebsi a décrété l’état d’urgence, et ce, suite à l’attentat qui a tué 38 touristes le 26 juin dernier.

« Le président décrète l’état d’urgence en Tunisie en s’adressant à la nation, via une intervention télévisée.

https://youtu.be/v7ktgTqfBZ4

Rappelons que l’état d’urgence étend les pouvoirs des forces de l’ordre, facilitant notamment les mouvements et l’établissement de troupes à l’intérieur du pays. Selon le décret 78-50 du 26 janvier 1978, il autorise par ailleurs l’interdiction de « circulation de personnes ».

Selon ce décret, l’état d’urgence peut être décrété « en cas de péril imminent  » ou en cas de « calamité publique ».

Il donne pouvoir au gouverneur selon l’article 4, autant que la sécurité et l’ordre publics l’exigent:
D’interdire la circulation des personnes ou des véhicules
D’interdire toute grève ou lock-out même décidés avant la déclaration de l’état d’urgence
De réglementer les séjours des personnes
D’interdire le séjour à toute personne cherchant entraver de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics
De procéder à la réquisition des personnes et des biens indispensables au bon fonctionnement des services publics et des activités ayant un intérêt vital pour la nation.

À noter que l’article 7 du décret donne pouvoir au Ministre de l’Intérieur pour l’ensemble du territoire ou le gouverneur pour le gouvernorat, d’ordonner la fermeture provisoire des salles de spectacles, débits de boissons et lieux de réunion de toute nature.

Peuvent être également interdites les réunions de nature à provoquer ou entretenir le désordre.

Il s’agit du cinquième états d’urgence décrété en Tunisie, après celui de 1978, suite à la grève générale déclenchée par l’UGTT, en 1983 et 1984 lors des émeutes « du pain » et enfin celui de 2011, suite à la révolution.

Le précédent état d’urgence en Tunisie était entré en vigueur en janvier 2011 et avait été levé par l’ex-président de la République Moncef Marzouki, le 6 mars 2014.

L’état d’urgence accorde des pouvoirs d’exception à la police et à l’armée. Des unités militaires gardent ainsi les bâtiments stratégiques mais aussi des lieux publics, tels que des centres commerciaux.

Dans une interview vendredi à la BBC, le Premier ministre Habib Essid a reconnu que la police avait été trop lente lors de l’attentat de Port El Kantaoui, premier aveu officiel de défaillances sécuritaires.

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