Tunisie-Tribune (Gaza)- Quand l’ordre d’évacuation est tombé, Ghazal n’avait plus aucun moyen de fuir. Deux jours plus tôt, cette Palestinienne de 14 ans, atteinte de paralysie cérébrale, avait perdu son fauteuil roulant, son déambulateur et sa botte orthopédique lors d’un raid israélien sur Beit Hanoun, sa ville natale du nord de Gaza.
Alors, ce vendredi 13 octobre 2023, quand il a fallu partir sous une pluie de bombes, sa famille n’a eu d’autre choix que de la porter à bout de bras. En chemin, voyant ses parents gagnés par la fatigue, l’adolescente les a suppliés de l’abandonner.
« Je me suis assise au milieu de la route, en pleurs », se souvient-elle. « Je leur ai dit d’avancer sans moi ».
Sur le coup, sa mère avoue avoir hésité. Encore aujourd’hui, sa voix se brise en évoquant ce choix impossible : « Fallait-il m’arrêter en plein bombardement… ou laisser Ghazal et continuer à marcher ? ».
Près de deux ans plus tard, ce témoignage recueilli par le Comité des droits des personnes handicapées, avec l’appui de Human Rights Watch, illustre la détresse des plus vulnérables dans l’enclave palestinienne. Alors que 86 % du territoire est désormais soumis à des ordres d’évacuation israéliens ou transformé en zone militarisée, ses deux millions d’habitants sont pris dans un exode sans fin.


























































