La ville de Gaza, cimetière à ciel ouvert

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Tunisie-Tribune (ville de Gaza)- Jana, le corps décharné, est allongée sur son lit d’hôpital dans une unité de soins intensifs de la ville de Gaza. Sa mère, Nesma, lui caresse tendrement les cheveux. Mais la fillette, traitée pour malnutrition grave, reste sans réaction.

Il y a un peu plus d’un an, l’UNICEF avait réussi à évacuer Jana vers le sud de l’enclave palestinienne pour la sauver de la faim. Le traitement avait bien fonctionné. Au fil des mois, elle avait retrouvé ses forces, et la famille avait pu rentrer dans le nord de Gaza en début d’année, à la faveur d’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas.

Mais avec la reprise des hostilités, au printemps, et le blocus humanitaire israélien, la faim est revenue. Le mois dernier, la sœur cadette de Jana, âgée de deux ans à peine, est morte de malnutrition. Jana, elle, s’est affaiblie de jour en jour, au point de devoir à nouveau être hospitalisée.

C’est là, entre la vie et la mort, que l’a trouvé la semaine dernière Tess Ingram, la porte-parole de l’UNICEF dans la région. Dans une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux, Mme Ingram laisse éclater sa colère : « Comment se fait-il qu’une enfant comme Jana doive souffrir deux fois ? Qu’elle doive survivre deux fois à ces horreurs. C’est inacceptable. C’est une honte pour le monde entier ».