Tunisie-Tribune (Automobile) – Un accord crucial a été trouvé le 12 décembre 2025 entre les États membres de l’UE et le Parlement européen : à partir de 2035, un quart des plastiques utilisés dans la fabrication des voitures, camions et motos neufs devra être issu du recyclage. Si cette décision vise à ancrer l’économie circulaire dans le secteur, elle est déjà critiquée pour son manque d’ambition.
Un calendrier progressif pour le plastique recyclé
Après des mois de négociations intenses entre la Commission européenne, le Conseil et le Parlement, l’accord final établit une feuille de route progressive pour l’incorporation de plastiques recyclés dans les véhicules :
| Objectif | Seuil d’incorporation | Échéance |
| Étape intermédiaire | Au moins 15 % de plastiques recyclés | Dans les six prochaines années (vers 2031) |
| Objectif final | Au moins 25 % de plastiques recyclés | 2035 |
Économie circulaire en « Boucle Fermée »
L’accord insiste sur la création d’une véritable filière circulaire au sein de l’industrie automobile. Pour cela, le dispositif prévoit des règles strictes sur la provenance des matériaux :
- 20 % des plastiques recyclés devront impérativement provenir de véhicules hors d’usage (VHU).
Ce mécanisme de « boucle fermée » vise à décourager l’utilisation de matières recyclées provenant d’autres secteurs (le bâtiment ou l’emballage, par exemple) et à structurer une chaîne de valeur propre à l’automobile.
Renforcement des contrôles et lutte contre les exportations illégales
Outre l’aspect environnemental, la nouvelle réglementation comporte un volet de répression visant à assainir la gestion des véhicules en fin de vie.
- Contrôle renforcé : La surveillance des VHU sera améliorée.
- Interdiction d’exportation : L’exportation des véhicules jugés non-aptes à circuler sera interdite.
Selon le Conseil européen, « environ 3,5 millions de véhicules disparaissent des radars européens » chaque année, alimentant des filières illégales de démantèlement et d’exportation en dehors de l’Union. Un meilleur suivi des matériaux est considéré comme un levier clé pour mettre fin à ces pratiques.
Des ONG dénoncent un « recul politique »
Si l’accord est salué pour son orientation, il est également jugé insuffisant. Initialement, Bruxelles visait un seuil de 25 % de plastiques recyclés dès le début des années 2030.
Les gouvernements et les eurodéputés ont finalement opté pour un calendrier plus lâche, arguant qu’il est mieux adapté aux contraintes industrielles et à la lenteur de la croissance européenne actuelle.
Pour Fynn Hauschke, responsable de l’European Environmental Bureau (EEB), cet accord représente un « exemple typique de recul politique sous la pression de l’industrie ». Les inquiétudes économiques du secteur automobile auraient ainsi pris le pas sur les ambitions écologiques initiales de la Commission.


























































