Tunisie-Tribune (Soudan) – Alors que le conflit approche le seuil symbolique des mille jours, le Soudan s’enfonce dans une guerre sans horizon politique visible. Après avoir ravagé le Darfour, les paramilitaires resserrent désormais leur étau sur le Kordofan voisin, laissant dans leur sillage des violences meurtrières, une crise humanitaire hors de contrôle et un risque croissant de déstabilisation régionale.
Le Sous-Secrétaire général de l’ONU pour le Moyen-Orient, Mohamed Khaled Khiari, a mis en garde lundi contre une dynamique de conflit de plus en plus instable et diffuse. Ces développements, a-t-il souligné lors d’une réunion du Conseil de sécurité convoquée en urgence par le gouvernement soudanais, « reflètent la nature de plus en plus complexe du conflit et l’élargissement de ses dimensions régionales », faisant planer le risque de voir « les voisins du Soudan entraînés dans un conflit régional ».
Le basculement géographique en cours s’inscrit dans une continuité. Avant le Kordofan, le Darfour a constitué le cœur des opérations des rebelles. À El Fasher, capitale du Darfour du Nord et dernier bastion gouvernemental de la région, les FSR ont imposé un siège de plus de 540 jours avant de s’emparer de la ville, fin novembre. Sa chute a provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes et mis en lumière la brutalité extrême des forces assaillantes, accusées de massacres de civils à caractère ethnique.



























































