À Munich, Emmanuel Macron met en garde contre les ingérences de la Russie (vidéo)

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Tunisie-Tribune (Emmanuel Macron) – À la Conférence sur la sécurité de Munich (Allemagne), le président français a estimé, samedi 15 février 2020, que la Russie « allait continuer à essayer de déstabiliser » les démocraties occidentales en manipulant les réseaux sociaux et en influençant les élections.

« Je pense que la Russie continuera à essayer de déstabiliser, soit (via) des acteurs privés, soit directement des services, soit des ‘proxies’ (intemédiaires, NDLR)« , a déclaré samedi 15 février le président français, Emmanuel Macron, lors de la Conférence sur la sécurité de Munich, grand-messe mondiale annuelle sur les questions de défense.

« Elle continuera d’être un acteur extrêmement agressif sur ce sujet dans les prochains mois et les prochaines années et dans toutes les élections, elle cherchera à avoir des stratégies de la sorte ou elle aura des acteurs » agissant pour son compte, a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron a noté au passage que ces manipulations n’étaient pas l’apanage de la Russie. « Des acteurs conservateurs de l’ultradroite américaine ont été intrusifs dans des élections européennes« , a-t-il pointé, en référence à des soutiens du président Donald Trump.

« Face à ces attaques, nous avons très peu d’anticorps« , a-t-il concédé. Il faut, selon lui, « renforcer les défenses technologiques, les coopérations entre services » occidentaux afin d’identifier et « d’attribuer » ces attaques qui restent souvent anonymes.

« Des acteurs privés utilisent des technologies de ‘deep fake’, manipulent, pénètrent, diffusent de l’information à très grande vitesse de toute nature, sans traçabilité, dans des sytèmes démocratiques hypermédiatisés où tout se sait tout de suite, avec un effet d’émotion et d’intimidation« , a-t-il déploré.

« Réengager » le dialogue avec la Russie

Sur ce sujet comme sur les autres, l’Europe doit dialoguer avec la Russie, aboutir à des « stratégies de désescalade » et à une « transparence commune« , a plaidé Emmanuel Macron, dont la politique de rapprochement avec Moscou suscite de nombreuses inquiétudes en Europe, notamment à l’est.

« Je ne suis pas prorusse, je ne suis pas antirusse, je suis pro-européen !« , a-t-il martelé.

Concernant l’offre de dialogue avec Moscou, « ce que j’ai proposé, ce n’est pas de dire soudainement les choses vont changer, vous allez voir, embrassons-nous« , a-t-il plaidé.

« On est exigeants, on ne cède rien sur nos principes mais on réengage le dialogue qui va prendre du temps, on réengage un dialogue stratégique parce qu’aujourd’hui la situation dans laquelle on est est la pire« , a-t-il ajouté.

Concernant le conflit ukrainien, les sanctions européennes contre la Russie, soupçonnée de soutenir les séparatistes dans l’est du pays, « n’ont absolument rien changé« , a-t-il relevé, tout en précisant qu’il « ne proposait pas pour autant de les lever« .

« Nos sanctions et les contre-sanctions (russes) nous coûtent au moins aussi cher à nous Européens qu’aux Russes pour un résultat qui n’est pas très positif« , a-t-il notamment estimé.

Macron attend davantage des Allemands

En outre, Emmanuel Macron s’est dit « impatient » face au manque de réaction allemande sur l’Europe et ses projets de réformes de l’UE.

« Je n’ai pas de frustrations, j’ai des impatiences« , a-t-il dit en appelant à « des réponses claires » du couple franco-allemand et de ses partenaires sur les défis européens, face au repli américain et au développement de la Chine.

« La clé dans les prochaines années est d’aller beaucoup plus vite sur les éléments de souveraineté au niveau européen« , comme la défense, a dit Emmanuel Macron.

Il convient de « donner une nouvelle dynamique à l’aventure européenne » face au scepticisme croissant des opinions.

Entre l’Allemagne et la France, « nous avons une histoire d’attente de réponses » qui ne viennent pas sur les projets européens, a-t-il regretté, faisant référence à des propositions dans le passé de responsables politiques allemands pour relancer le projet de construction européenne, auxquelles la France n’avait pas non plus répondu.

Avec AFP et France 24

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