Assemblées annuelles de la BAD : Pour une intégration énergétique régionale accélérée en Afrique

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Tunisie-Tribune (Assemblées annuelles de la BAD) – Plusieurs ministres des Finances et de l’Énergie africains ont plaidé, jeudi 13 juin 2019, pour un développement accéléré des projets d’intégration énergétique régionaux en Afrique afin de produire et distribuer une électricité de qualité, durable et plus sûre à l’échelle du continent.

Les dirigeants, pour la plupart gouverneurs de la Banque africaine de développement (BAD), s’exprimaient en marge des Assemblées annuelles de la Banque, à Malabo (Guinée équatoriale), à l’occasion d’un petit-déjeuner autour de la thématique : «Partenariats porteurs de transformation : résoudre le déficit énergétique de l’Afrique par le biais d’initiatives régionales».

«Le socle du développement en Afrique, c’est l’énergie» ! a affirmé d’entrée la ministre de l’Énergie et du Développement minéral en Ouganda, Irène Muloni, dont le pays est à la tête du pool énergétique d’Afrique de l’Est. «L’intégration de projets régionaux est un élément clé pour résoudre le problème de l’accès des populations à l’électricité», a-t-elle poursuivi, citant plusieurs projets d’interconnexion en cours de financement par la Banque africaine de développement ou encore l’extension des réseaux électriques entre son pays, l’Éthiopie, le Kenya et la Tanzanie.

Alors que le continent regorge de ressources, notamment dans le renouvelable (solaire, éolienne, biomasse), 40% des Africains n’ont pas accès à l’électricité. Les enjeux sont multiples : relever collectivement les défis de production et distribution ; mobiliser toutes les ressources régionales et internationales ; mettre en place des réformes politiques et réglementaires ; s’appuyer sur la capacité fédératrice de la Banque africaine de développement.

L’Afrique du Nord est très avancée dans le domaine de l’intégration énergétique, a noté le ministre des Finances algérien, Mohamed Loukal, citant le transport d’électricité de l’Algérie, gros producteur d’hydrocarbures, vers le Maroc. «En plus du mégaprojet de gazoduc avec le Nigeria (4 000 km de long, capacité de 30 milliards de m3), la stratégie de l’Algérie se tourne vers les énergies renouvelables avec un pacte très ambitieux à l’horizon de 2030-2035, a-t-il expliqué, insistant sur le rôle clé de la Banque africaine de développement dans la réalisation de projets structurants».

Le ministre des Finances du Sénégal, Amadou Hott, a insisté, pour sa part, sur le partage des ressources, à l’instar de l’hydroélectricité entre son pays, la Guinée, la Gambie et le Mali notamment : «L’avenir est aux PPP (partenariats public-privé) sur des projets de long terme, viables financièrement ; d’où l’intérêt des institutions supranationales comme la Banque africaine de développement, dont le rôle d’intermédiaire entre les pays est essentiel».

La République de Guinée (Conakry) possède ce potentiel hydroélectrique, avec une capacité à faire le lien entre ses six pays frontaliers, à l’image de l’OMVG (projet de mise en valeur du fleuve Gambie), dont l’effet multiplicateur est important pour les quatre pays concernés », selon la ministre guinéenne du Plan et du Développement économique, Kanny Diallo.

Le cas de figure est identique pour le Mozambique, «idéalement placé au cœur de l’Afrique Australe pour fournir de l’électricité à ses voisins», a notamment expliqué le ministre de l’Économie et des Finances, Adriano Alfonso Maleiane.

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