Bronchiolite : la kiné respiratoire désormais déconseillée pour les bébés

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Tunisie-Tribune (Bronchiolite ) – La kiné respiratoire, régulièrement pratiquée lorsqu’un bébé souffre d’une bronchiolite, n’est pas conseillée, affirme la Haute autorité de santé ce jeudi dans de nouvelles recommandations.

C’est une technique régulièrement prescrite, mais désormais déconseillée par la Haute autorité de santé (HAS). Dans de nouvelles recommandations publiées ce jeudi, la kiné respiratoire n’est plus au programme pour traiter une bronchiolite chez les bébés. Il faut « sortir de l’idée selon laquelle bronchiolite = kiné« , explique le pédiatre Christophe Marguet, qui a participé à la rédaction des nouvelles recommandations.

Hantise des jeunes parents, la bronchiolite se caractérise par une toux, des difficultés de respiration et un sifflement de la poitrine. Elle touche 30% des bébés de moins de 2 ans chaque hiver, soit 480.000 cas par an selon les estimations officielles. Causée par un virus, elle est particulièrement contagieuse.

Pas de preuve de son efficacité

Si cette maladie est le plus souvent bénigne, « elle est extrêmement angoissante pour les parents« , relève la présidente de la HAS, Dominique Le Guludec, dans des propos rapportés par l’AFP. « Sa phase aiguë dure en moyenne 10 jours, dont les deux premiers nécessitent une attention accrue« . Elle est régulièrement traitée grâce à la kiné respiratoire, avec des manipulations souvent impressionnantes, censées aider le bébé à mieux respirer en évacuant les sécrétions qui le gênent.

Si la HAS ne recommande plus son utilisation – ses nouvelles directives concernent les bébés de moins de 12 mois -, c’est parce que les études n’ont pas apporté de preuve scientifique de son efficacité contre la bronchiolite. Ceci étant,la kiné respiratoire ne figurait pas non plus dans les précédentes recommandations, qui dataient de 2000, ce qui ne l’a pas empêchée d’être massivement prescrite.

Quelles solutions ?

Ces recommandations ont donné lieu à « un désaccord fort » au sein du groupe de travail qui les a élaborées. Sur les 18 membres, 3 kinés et une généraliste ont désapprouvé la version définitive. Ces recommandations « ne veulent pas dire que l’on diminue le rôle des kinés« , explique Dominique Le Guludec. « Ce rôle peut se modifier et devenir un rôle de surveillance, de suivi », via notamment les Réseaux bronchiolites, structures mises en place en période d’épidémie.

Si les traitements médicamenteux ne sont pas non plus conseillés, la principale nouveauté des recommandations est de classer les cas selon 3 niveaux de gravité : les formes légères ne nécessitent pas d’hospitalisation, les formes modérées peuvent y aboutir au cas par cas et les formes graves sont dirigées d’emblée vers l’hôpital. Actuellement, 2 à 3% des nourrissons de moins d’un an sont hospitalisés pour une bronchiolite chaque année, estime l’agence sanitaire Santé publique France.

De manière générale, les nouvelles recommandations basent la prise en charge sur « le lavage de nez régulier et la surveillance des signes d’aggravation« . Le lavage de nez est nécessaire pour que les bébés respirent car ils sont incapables de se moucher tout seuls. Pour évacuer la morve, il faut vider une dosette de sérum physiologique dans la narine du nourrisson couché sur le côté. Plus facile à dire qu’à faire certes, mais « il y a une technique et il est important que les professionnels de santé l’apprennent aux parents« , souligne le Professeur Druais, selon qui les kinés ont leur rôle à jouer dans cette formation.

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