TUNISIE (GRAVE) : Corona frappe ce secteur de plein fouet « DÉTAILS »

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Tunisie-Tribune (Coronavirus) – Le tourisme en général et l’hôtellerie en particulier sont victimes de la pandémie de Covid-19 et du confinement des pays. En Tunisie, où le tourisme pèse 14% du PIB, c’est une véritable catastrophe économique pour un secteur qui se relevait à peine des attentat s de 2014-2015.

Comme elle est loin cette année 2019 et ses 9,5 millions de touristes sur les plages et dans les hôtels tunisiens.

« Le coronavirus a arrêté toute l’activité touristique, point. » Medhi Alani dirige le Sultan, superbe hôtel de luxe dans le golfe de Hammamet. Il a 120 employés, et s’il a pu payer les salaires de mars, ceux d’avril seront amputés. « Ce qu’on a décidé, c’est d’honorer entre 60 et 70% les salaires du mois d’avril. Et nous les avons plafonnés à 1 200 dinars [381 euros, ndlr]. »

Les hôteliers tunisiens sont habitués aux coups durs. 2008, et la crise économique, 2011 et la révolution démocratique, 2014 et les attentats. À chaque fois, les touristes désertent. Mais cette année risque fort d’être une année blanche, selon le président de la Fédération tunisienne des hôteliers, Khaled Fakhfakh.
« Comme la grande majorité, ce sont des hôtels de vacances, soit dans les stations balnéaires, soit dans le sud, soit à l’ouest, donc nous n’avons aucune visibilité avant la saison 2021-2022. »

L’hôtellerie emploie 400 000 personnes en Tunisie et pour les salariés le choc sera rude. « Ce qui est certain, c’est qu’il y a des hôtels qui vont fermer définitivement. Donc il y aura forcément licenciement. Il ne va pas y avoir de recrutement de saisonnier, les contractuels, les CDD, vont être arrêtés ou ne seront pas renouvelés.

Face à la catastrophe, le gouvernement a proposé aux hôteliers des reports de taxes et d’impôts à partir de la mi-avril. Mais Medhi Alani est sceptique. Selon lui le gouvernement met toujours des conditions rendant ces aides difficiles à obtenir :
« Ça fait 22 ans que je gère cet hôtel, en 22 ans je n’ai jamais eu une aide de l’État qui fut évidente. »

S’ils se font peu d’illusions sur l’action du gouvernement, les hôteliers tunisiens rappellent cependant que le secteur touristique est vital. Il fournit au pays la moitié de ses réserves de change.

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