Accord post-Brexit : ce qui change à partir du 1er janvier 2021

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Tunisie-Tribune (Accord post-Brexit) – Le 31 décembre 2020 s’achève la période de transition du Brexit, au terme de laquelle entrent en vigueur les nouvelles règles de l’accord négocié entre le Royaume-Uni et l’Union européenne.

Principaux points du divorce et ses conséquences

Après quatre ans de négociations, et un accord arraché à la veille de Noël, l’Union européenne et le Royaume-Uni entérinent leur divorce. À partir du 1er janvier 2021, les règles européennes cessent de s’appliquer sur le territoire britannique et le nouvel accord entre en vigueur. Si tout a été fait pour éviter une sortie sèche du Royaume-Uni et épargner les accords commerciaux, des changements interviendront pour la circulation des personnes, des biens ou encore sur la coopération stratégique.
  • Retour du passeport. Si, dans un premier temps, les citoyens européens peuvent toujours entrer au Royaume-Uni avec leur carte d’identité, le passeport deviendra nécessaire à partir du 1er octobre 2021, sans visa. Les séjours seront limités à 90 jours sur une période de 180 jours sauf cas particuliers (visa longue durée ou titre de séjour). La même règle sera appliquée aux Britanniques voyageant en Europe. Si les contrôles sont rétablis aux frontières, les deux parties n’ont pas souhaité réduire leurs connectivités aérienne, routière, ferroviaire ou maritime.
  • Des contraintes pour les nouveaux expatriés. Un accord de réciprocité a été validé par la majorité des pays pour protéger les expatriés britanniques et européens déjà installés. Ces derniers peuvent ainsi continuer à bénéficier des mêmes droits sociaux (retraite, sécurité sociale, accès à l’emploi). Par contre, de nouvelles règles s’appliquent pour les futurs expatriés. Les Européens souhaitant aller travailler au Royaume-Uni sont désormais soumis à beaucoup plus de contraintes. Ils devront obtenir un visa de travail basé sur quatre  critères : avoir une promesse d’embauche, un salaire de plus de 28 500 euros brut par an, des compétences recherchées et parler anglais. Un visa de travail sera également requis pour les Britanniques souhaitant travailler au sein de l’Union européenne.
  • Erasmus, c’est fini. Le Royaume-Uni se retire du programme européen d’échanges pour les étudiants, jugé trop coûteux par Boris Johnson. Pour continuer à étudier de l’autre côté de la Manche, les étudiants européens (ils sont 150 000 à l’heure actuelle) devront obtenir un visa étudiant et s’acquitter de frais de scolarité bien plus élevés. Le Premier ministre britannique a annoncé le lancement d’un programme de remplacement en septembre 2021 mais il sera réservé aux citoyens britanniques souhaitant étudier à l’étranger.
  • Pas de taxes mais plus de paperasse. Avec le Brexit, le Royaume-Uni quitte le marché unique. Pour autant, les négociateurs ont trouvé un terrain d’entente pour éviter de taxer les échanges commerciaux. Il n’y aura ni tarifs ni quotas pour les marchandises. Une bonne nouvelle pour des secteurs exportateurs clés comme l’automobile, l’aéronautique et l’agroalimentaire qui auraient été durement pénalisés. Malgré tout, les professionnels craignent que les contrôles douaniers et les mécanismes mis en place pour s’assurer du respect des nouvelles règles alourdissent considérablement les procédures.
  • Compromis sur la pêche. Sujet de discorde majeur entre Bruxelles et Londres, la question de la pêche a finalement été tranchée. L’UE s’est engagée à réduire de 25 % ses prises dans les eaux britanniques à l’horizon 2026. Une concession bien éloignée de la demande initiale de Boris Johnson qui exigeait une baisse de 80 %. En contrepartie, les Britanniques, qui exportent 70 % de leurs poissons vers l’UE, échappent au rétablissement des droits de douanes, au moins pendant cette période.
  • Fin du « passeport financier ». Le Brexit sonne-t-il le glas pour la première place financière européenne ? C’est la crainte de la City qui, privé de son précieux « passeport financier” permettant de vendre des produits et services financiers librement à travers toute l’UE, pourrait devoir commercer selon les règles individuelles de chaque État. Mais si Boris Johnson a lui-même admis que l’accord n’était « pas à la hauteur de ses ambitions sur les produits financiers », rien n’est joué à ce stade. Un protocole d’accord sur la finance doit être négocié entre Londres et Bruxelles d’ici mars 2020.
  • Réduction des partenariats stratégiques. Redéfinir les secteurs de coopération figurait également parmi les priorités des négociations. Bruxelles et Londres continueront de travailler main dans la main dans les domaines de la lutte contre le réchauffement  climatique, l’énergie, la recherche, la sûreté nucléaire ou bien encore la lutte antiterroriste. Un accord a également été conclu sur les droits sociaux des travailleurs pour éviter le dumping social. Par contre, la politique étrangère, la défense et l’aide au développement n’ont pas donné lieu à des négociations. À titre d’exemple, il n’existera plus de cadre pour imposer des sanctions communes visant des citoyens d’un pays tiers.

Source : France-24

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