Lamia Mejri : Noureddine Bhiri a limogé 82 juges et laissé ceux contre qui il tenait des dossiers !

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Tunisie Tribune (Lamia Mejri) – Lamia Mejri, membre du bureau exécutif de l’AMT, a affirmé, lors de son intervention ce vendredi 29 octobre 2021, sur Shems FM, que le dernier mouvement dans le corps des magistrats n’a aucune vision réformatrice et n’a aucun sens.

« Nous savons ce qui s’est passé dans la justice transitionnelle. Les circonscriptions ont été vidées, aujourd’hui des circonscriptions qui traitent des affaires engageant les deniers publics et des milliards sont vidées et les affaires reportées. Il n’y a aucune vision, vraiment aucune » a-t-elle poursuivi.

« Nous sommes pour que les juges soupçonnés rendent des comptes, mais dans une justice de l’Etat et à travers ses institutions. Qu’on parle d’assainissement et de punitions collectives est inacceptable… Tous les mouvements ont échoué à placer les bonnes personnes, capables de changer la face de la justice, on peut parler d’une institution qui ne sait pas jouer son rôle, et cela prouve qu’il y a des conflits au sein même du Conseil… l’AMT ne cesse d’œuvrer à ce que les juges intègres trouvent leur place et ne soient pas entachés par d’autres qui sont concernés par des dossiers de corruption… » a ajouté Mme Mejri.

Elle a évoqué le dossier des limogeages des juges et le rôle de la politique dans ces manœuvres. « Nous sommes très prudents sur la question des limogeages, à une époque pas très lointaine, l’ancien ministre Noureddine Bhiri a limogé 82 juges dans une opération purement politique sans que des dossiers ne soient ouverts. Il a laissé des juges concernés par de sérieuses suspicions de corruptions afin de pouvoir faire pression sur eux et négocier leur indépendance et donc celle de la justice. Ces parties et d’autres peuvent intégrer des structures aussi importantes que le CSM et constituer un double danger et c’est contre quoi nous mettons en garde, contre tout ce système qui doit être démantelé » a confié Lamia Mejri.

Elle a appelé le président de la République à agir de manière à ce que toutes les parties prenantes puissent conserver l’acquis important de l’indépendance de la justice et engager les réformes urgentes à travers un processus participatif et une analyse profonde des problèmes et des solutions.

Evoquant les « manquements et les dépassements » qui ont entaché le mouvement des magistrats, le président de l’AMT, Anas Hmaidi avait indiqué qu’une partie du Conseil supérieur de la magistrature conduit le lobby de corruption de la magistrature. Il a, également, fait porter la responsabilité des dépassements enregistrés au président du CSM ainsi qu’à la présidente du conseil de l’ordre judiciaire.

Anas Hmaidi a ajouté que le CSM, depuis son installation, n’a pas été à la hauteur des exigences de la période actuelle, notamment, en ce qui concerne les mouvements dans le corps des magistrats, mais aussi le traitement des dossiers disciplinaires.

Le président de l’AMT a contesté le manque de transparence caractérisant le dernier mouvement dans le corps des magistrats, appelant l’inspection générale à soumettre tous les dossiers de corruption au conseil de l’ordre judiciaire. Il a, également, appelé le CSM à présenter son rapport d’activités durant les cinq dernières années.

Le dernier mouvement dans le corps des magistrats au titre de l’année 2021-2022, a été signé et paraphé par le président de la République, Kaïs Saïed le 26 octobre 2021.

Source : Business news

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