Le Monde fait de la Tunisie un protectorat algérien

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Tunisie Tribune (protectorat algérien) – Les presses française et marocaine estiment que la Tunisie s’est rangée du côté de l’Algérie dans le dossier du Sahara occidental contre des aides financières et énergétiques.

Le journal français Le Monde a choisi son camp. Entre le Maroc et la Tunisie, depuis le sommet Afrique-Japon, la tension est palpable. Rabat n’a pas apprécié que le président Kaïs Saïed invite et s’entretienne avec le chef du Front Polisario, Brahim Ghali. Depuis, entre le boycott des produits tunisiens au Maroc et les rappels d’ambassadeurs, la tension ne faiblit pas.

Et c’est une véritable opération marocaine de lobbying qui s’en suit : ce matin, annonce Africa Intelligence, dans cette crise diplomatique, « Rabat attend davantage de Tunis ». Lors d’un discours, le roi du Maroc avait exhorté les pays étrangers à prendre position en faveur de la position marocaine dans le dossier sahraoui. Selon le journal, les tensions entre le Maroc et la Tunisie sont « en voie d’apaisement », mais « le royaume souhaite des gestes plus forts de la part de Tunis avant d’envisager un retour à la normale ». Parmi ces gestes, le Maroc verrait d’un bon œil une prise de position tunisienne sur le Sahara occidental.

Sauf que la Tunisie s’est toujours mise en retrait de ce dossier, préférant rester neutre. Or, depuis quelques jours, et au moment où Rabat attend un signal de la part de Tunis, la presse — française, donc, mais également marocaine — a décidé de s’en prendre à la Tunisie. Si Le Monde estime que l’Algérie a « enrôlé la Tunisie dans son conflit avec le Maroc », Bladi.net est plus virulent : « L’Algérie a vassalisé la Tunisie », affirme le journal marocain.

En attendant un règlement réel, le bras de fer diplomatique entre Tunis et Rabat se joue donc dans les médias. Mais la prise de position du Monde étonne, tant on connaît le sérieux habituel du journal français. Le Monde parle de « l’ombre portée de l’Algérie sur une Tunisie fragilisée », dans son article daté du 15 septembre.

Une neutralité tunisienne historique

En écrivant que la crise diplomatique entre Rabat et Tunis « se nourrit de l’emprise croissante d’Alger sur son petit voisin oriental en quasi-banqueroute financière », Le Monde sous-entend que la Tunisie a vendu sa souveraineté à l’Algérie contre de l’argent et une position pro-Algérie dans le dossier sahraoui. Le Monde rappelle le « joli cadeau diplomatique à Alger en s’abstenant en octobre 2021 — aux côtés des Russes — lors du vote d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies relative au Sahara occidental, dont la formulation était jugée par les Algériens » comme favorable aux intérêts du Maroc. C’est vite oublier l’historique neutralité tunisienne à chaque vote onusien.

Tunis aurait consenti à suivre la position algérienne contre « un prêt de 300 millions de dollars » et un approvisionnement en gaz. Il est bon de rappeler que le président Kaïs Saïed n’est pas vraiment habitué à faire des concessions de ce style. Ainsi, il n’a jamais hésité à aller contre les positions européennes, au risque de perdre des aides européennes ou du FMI.

Pour étayer ses propos, Le Monde s’appuie sur des témoignages de diplomates anonymes, qui émettent de simples hypothèses — « Il n’est pas impossible que M. Saïed ait cherché à être agréable aux yeux d’Alger », dit l’un d’eux. Avant de faire parler un expert en stratégie militaire… marocain, qui assure que « le régime algérien lui dicte désormais sa volonté, en tout cas sur le dossier du Sahara ».

Une belle façon de mettre, sur Tunis, une grosse pression pour que se règle le conflit diplomatique avec le Maroc. Mais nul doute que la Tunisie voudra continuer à rester neutre dans un dossier qui concerne ses deux voisins.

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