Tunisie-Tribune (La Tunisie) – Le ministre des Affaires étrangères algérien, Ahmed Attaf, a déclaré que « la Tunisie traverse une période extrêmement difficile, et la meilleure manière de lui venir en aide, et de ne pas lui imposer des charges supplémentaires, pouvant exacerber la situation actuelle ».
Dans un entretien avec l’agence de presse italienne, Nova, Attaf ayant effectué, mardi, sa première visite en Italie, a indiqué que « l’Algérie est passée par une période analogue pendant les années 90, où elle était aux prises avec des difficultés économiques, et avait eu recours au Fonds monétaire international, pour un plan de réforme structurelle ».
« Nous comprenons les répercussions des conditions qu’impose le FMI, notamment, lorsqu’il s’agit d’affaires sensibles en Tunisie », a-t-il encore souligné.
Le chef de la diplomatie algérienne a affirmé qu’ »il était nécessaire que nos amis européens comprennent le profond impact des évènements de 1984 et 1986 sur le peuple tunisien ».
Il a rappelé que la levée de la subvention avait donné libre cours aux troubles, ayant provoqué, malheureusement, de nombreuses victimes, en allusion au soulèvement du pain et aux crises économiques des années 80.
Le chef de la diplomatie algérienne a tenu à adresser un message aux partenaires européens et américains : « lorsqu’un pays affronte des conditions extrêmement difficiles, la meilleure méthode de l’aider et de ne pas lui infliger des charges supplémentaires pouvant conduire à l’aggravation de la situation actuelle ».
Ahmed Attaf a affirmé que « les Tunisiens ne sont, absolument, pas contre les réformes économiques, ils étaient, à l’inverse, de tout temps pionniers dans ce domaine, mais il est important de constater que la Tunisie traverse, actuellement, une période extrêmement rude ».
Il a considéré que « les réformes économiques pouvaient être prises en considération, mais il est nécessaire de les mettre en œuvre dans le cadre de conditions, lesquelles ne seront pas douloureuses pour le peuple tunisien ».
Le ministre des Affaires algérien a dit sa grande estime à « la diplomatie et à la sensibilité dont a fait montre l’Italie, dans sa manière de traiter la situation difficile en Tunisie ».
« Je pense que nos frères tunisiens apprécient, particulièrement, l’intérêt distingué de l’Italie, dans son approche de la situation en Tunisie », a-t-il estimé.
