Le franc CFA devient une devise courue au Nigéria et au Ghana

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Tunisie-Tribune (franc CFA) – Le FCFA, controversé chez lui, séduit au Nigeria et Ghana où sa convertibilité stable contraste avec l’effondrement du naira et du cedi. Pourtant ces pays pèsent 60% du PIB de la CEDEAO. Son appréciation relative provoque inflation et fragilisation des revenus ruraux aux frontières. Les banques centrales se prononcent peu sur la question.

Le franc CFA, notamment celui utilisé en Afrique de l’Ouest, est actuellement l’une des devises les plus recherchées par les agents économiques présents au Ghana et au Nigeria. À l’aéroport d’Accra, la capitale ghanéenne, les voyageurs en provenance de Lomé ou d’Abidjan peuvent constater que le premier bureau de change accepte de convertir 1000 francs CFA à un taux proche de celui du dollar américain.

Au Nigeria, la demande pour la monnaie de l’UEMOA est encore plus forte, du fait de la faible disponibilité de liquidités en nairas et de la dépréciation de cette monnaie locale. Dans les bureaux de change de Lagos, 1000 francs CFA peuvent rapporter jusqu’à 1875 nairas.

Cet intérêt marqué pour le franc CFA contraste avec la perception d’une partie des populations des pays de la zone franc qui y voient un symbole de la domination économique française.

Au Nigeria comme au Ghana, ce regain d’intérêt s’explique de la même façon : la facilité de conversion et la stabilité relative de la valeur du franc CFA.

Le paradoxe réside dans le fait que le Nigeria et le Ghana représentent un marché potentiel combiné de près de 250 millions d’habitants, soit environ 60% de la population de la CEDEAO. Selon le FMI, le PIB du Nigeria devrait reculer à 394 milliards de dollars en 2024, loin des 477 milliards de 2022. Néanmoins, même affaiblies, les économies nigériane et ghanéenne cumuleraient encore 61% du PIB global de la CEDEAO et de l’UEMOA.

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