Quand un agent du FBI interroge une députée russe et lui propose un rendez-vous «informel»

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Tunisie-Tribune (agent du FBI) – Le 6 octobre, la députée russe Inga Ioumasheva a été arrêtée et interrogée par un agent du FBI à l’aéroport de New-York. Après quoi, il lui a proposé de continuer le dialogue dans un «cadre informel». L’affaire a scandalisé la classe politique russe.

Le 6 octobre, pendant une heure, un officier du FBI a interrogé Inga Ioumasheva, une ex-journaliste devenue aujourd’hui députée russe, à l’aéroport de New York. «Celle-ci était arrivée aux Etats-Unis pour se rendre au Forum Dialogue Fort Ross», a déclaré le 6 octobre l’ambassadeur de Russie aux États-Unis, Anatoli Antonov, aux journalistes.

Selon le diplomate, Inga Ioumasheva aurait été arrêtée à l’aéroport et conduite dans une salle privée où un officier du FBI l’y attendait. Anatoli Antonov a ajouté que des questions «absolument incompréhensibles, vagues et inacceptables» lui ont été posées.

Antonov a, par ailleurs, souligné qu’il était question ici de politique et d’une députée à la Douma d’Etat qui a beaucoup contribué, ces dernières années, au développement et à la stabilisation des relations russo-américaines.

Inga Ioumacheva n’a pas, quant à elle, émis pléthore de commentaires concernant son interrogatoire par le FBI :

«J’ai informé l’ambassadeur de la Fédération de Russie, Anatoli Antonov, de la situation, et maintenant nos diplomates s’en occupent», a-t-elle déclaré, le 6 octobre, à l’agence russe RIA Novosti sans donner davantage de détails.
La députée est arrivée aux Etats-Unis afin de participer officiellement au Forum russo-américain Dialogue Fort Ross, qui se tient depuis 2012. Des personnalités de la culture, des hommes politiques, des entrepreneurs et des experts y prennent part. C’est pour cette raison que le comportement, pour le moins cavalier, de l’agent fédéral a provoqué une vague d’indignation en Russie.

Indignation de la classe politique russe

L’ambassade de Russie aux États-Unis a adressé une note de protestation au département d’État pour demander des explications concernant l’incident.

Le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov, a par ailleurs qualifié la détention d’Inga Ioumacheva d’inacceptable : «C’est une information très alarmante, cela nous préoccupe profondément. Nous qualifions d’inacceptables de telles actions contre la députée russe».

Le ministère russe des Affaires étrangères a, de son côté, caractérisé l’interrogatoire d’Ioumacheva d’«un nouvel acte d’hostilité» contre Moscou.

Le sénateur russe Alekseï Pouchkov a noté que Washington refusait de manière ciblée de délivrer des visas aux diplomates et aux membres des délégations russes qui se rendaient à l’ONU avant de conclure sur son compte Twitter : «Maintenant, ce sont les députés qui se font interroger».

Le chef du Comité des affaires internationales de la Douma [la chambre basse du Parlement russe], Leonid Sloutski, a déclaré qu’«Inga Ioumacheva continuerait de se rendre aux États-Unis pour participer aux différents événements sur le territoire de ce pays».

Selon le président de la Chambre basse de l’Assemblée fédérale, Viatcheslav Volodine, «Washington a de nouveau violé ses obligations internationales». Le chef du comité international du Conseil de la fédération Konstantin Kosachev a, quant à lui, qualifié cet incident d’«histoire horrible».

Côté américain, la FBI a refusé de commenter l’interrogatoire d’Inga Ioumacheva à New York : «Merci pour votre question. Nous n’avons pas de commentaires, nous vous conseillons de contacter le département d’Etat», a répondu le service de presse de la police fédérale.

En ce qui concerne le retour de la députée en Russie, Anatoli Antonov a déclaré à l’agence RIA Novosti que les employés du consulat russe contrôleraient le départ d’Inga Ioumacheva des États-Unis.

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