Maroc : La Cour d’appel maintient la peine de mort pour les trois auteurs des deux touristes scandinaves décapitées

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Tunisie-Tribune ( deux touristes scandinaves décapitées) – La condamnation des trois hommes, pour l’assassinat de deux touristes décapitées en décembre au Maroc au nom de l’organisation Etat islamique, a été confirmée en appel.

En tout, 24 hommes soupçonnés d’être liés à ces meurtres ou d’appartenir à une cellule djihadiste étaient jugés. Un tribunal antiterroriste marocain a confirmé en appel, mercredi 30 octobre, la condamnation à mort de trois hommes pour l’assassinat de deux touristes scandinaves décapitées en décembre au Maroc au nom des djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI).

Le premier, Abdessamad Ejjoud, un marchand ambulant radicalisé de 25 ans, avait avoué avoir organisé l’expédition meurtrière avec deux compagnons, Younes Ouaziyad, un menuisier de 27 ans, et Rachid Afatti, 33 ans, qui avait filmé la scène. Sa diffusion sur les réseaux sociaux avait suscité l’effroi.

Un quatrième homme, Abderrahim Khayali, 33 ans, a vu sa peine alourdie de la perpétuité à la peine capitale. Il avait pris part à l’équipée dans le Haut-Atlas mais était parti avant la tuerie. Le tribunal antiterroriste de Salé, près de Rabat, a confirmé les peines prononcées à l’encontre de 19 accusés, allant de cinq à trente ans de prison, et alourdit la peine d’un autre de quinze à vingt ans.

Ils étaient jugés notamment pour «constitution de bande en vue de commettre des actes terroristes». Mercredi, ils ont tour à tour imploré la clémence des juges en se disant innocents, certains présentant leurs condoléances aux familles des victimes. Le seul étranger du groupe, Kevin Zoller Guervos, un converti hispano-suisse de 25 ans, a préféré donner la parole à son avocat pour redire son innocence. Il a vu sa peine de vingt ans de prison confirmée.

L’abolition de la peine capitale fait débat

Eprises de nature, les deux victimes – Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans, et son amie Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans – partageaient le même appartement, suivaient des études de guide à l’université norvégienne de Bo et voyageaient ensemble pour les vacances de Noël au Maroc. Leur périple s’est arrêté au pied des cimes enneigées du Toubkal, le plus haut sommet d’Afrique du Nord, dans le Haut-Atlas, à 80 km de la capitale touristique, Marrakech.

Comme en première instance, le tribunal a condamné les quatre principaux suspects à verser 2 millions de dirhams (190 000 euros) de dédommagement aux parents de Maren Ueland. Mais il a refusé la demande de la famille de Louisa Vesterager Jespersen, qui réclamait 10 millions de dirhams (930 000 euros) à l’Etat marocain pour sa «responsabilité morale»«Nous allons saisir le tribunal administratif pour demander des indemnisations», a annoncé son avocat, Khalid El Fataoui à l’issue du jugement.

«Nous réitérons notre demande les soumettre [les principaux suspects] à une expertise psychiatrique. Pour cela nous allons saisir la Cour de cassation», a déclaré pour sa part l’avocate commise d’office Hafida Mekessaoui, qui défend les quatre condamnés à mort. Bien que des condamnations à la peine capitale soient encore prononcées au Maroc, un moratoire sur les exécutions est appliqué de facto depuis 1993 et l’abolition de ce châtiment fait débat. Le parquet avait demandé en appel la confirmation des sentences en souhaitant leur « exécution » effective.

Mots de défi des trois principaux accusés

Le procès s’est conclu mercredi avec des mots de défi des trois principaux accusés, avant le délibéré. «Si vous nous condamnez, exécutez-nous, je vous excommunie, je ne crois ni en vos lois ni dans les droits humains», a lancé avec fierté le chef présumé de la cellule radicalisée, Abdessamad Ejjoud, aux juges de la cour d’appel de Salé.

Comme leur chef présumé, Younes Ouaziyad et Rachid Afatti ont profité de leur dernière prise de parole pour défier les juges en citant des sourates belliqueuses du Coran, suscitant un mouvement d’effroi dans la salle. Abderrahim Khayali a une nouvelle fois assuré mercredi qu’il n’avait pas participé au crime.

Tous les quatre, issus d’un milieu modeste et peu instruits, vivaient de petits boulots précaires dans des quartiers déshérités de Marrakech. Ils avaient tourné une vidéo d’allégeance à l’EI, diffusée peu après la tuerie. Le double meurtre a secoué le Maroc, qui avait, depuis les attentats qui avaient fait 17 morts en 2011 à Marrakech, été épargné par les islamistes radicalisés.

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