Conjoncture économique en 2019 : L’inflation a diminué, s’établissant à 7,5%, le taux de chômage régresse mais demeure à 15% (avec des jeunes concernés à 30%)

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  • Le chômage touche plus de 15% de la population active, et les chiffres s’envolent pour les jeunes et les femmes. Le taux de chômage des jeunes diplômés a baissé par rapport à 2011, mais il demeure aux alentours de 30%.

Tunisie-Tribune (Conjoncture économique en 2019) – L’inflation en Tunisie a diminué, s’établissant à 7,5% en août, et le déficit courant (lorsqu’un pays importe davantage de biens, de services et de capitaux qu’il en exporte) s’est réduit de 1% du PIB. Pour préserver la reprise en cours, les autorités devraient envisager de réformer les subventions à l’énergie, d’imposer des limites plus strictes à l’embauche et à la rémunération dans le secteur public, de réformer les retraites et de relever encore les taux d’intérêt.

Elles enregistrent déjà des avancées tangibles. Par exemple, l’Etat ajuste régulièrement les prix de l’énergie afin d’atténuer les effets du choc pétrolier. Il a également autorisé la Banque centrale à procéder à des adjudications concurrentielles de devises afin de soutenir la liquidité du marché des changes. En outre, une loi adoptée en juillet permettra à l’Instance nationale de lutte contre la corruption de contrôler plus facilement le patrimoine des hauts fonctionnaires. En renforçant la transparence, ce texte devrait améliorer la confiance de la population dans la bonne gestion des affaires publiques et limiter le risque de corruption et d’enrichissement illicite.

La reprise économique en Tunisie semble relativement solide

La croissance du PIB réel, tirée par l’agriculture et le tourisme, a atteint 2,6% en 2018. Elle a, d’ailleurs, accéléré au cours des trois derniers trimestres, ce qui indique que la reprise économique est relativement solide. Ce mouvement est dû au secteur agricole (+ 9%) et à celui des services (+ 3,6%), surtout grâce aux résultats encourageants dans les domaines du tourisme, des transports et de la finance.

Les possibilités de réformer plus avant la fiscalité sont restreintes, après la mise en œuvre d’un ambitieux train de mesures en 2018, mais la suppression progressive des exonérations fiscales dont bénéficient les fonctionnaires augmentera l’année prochaine les recettes issues de l’impôt sur le revenu. Par la suite, la loi de finances pour 2019 a comporté deux mesures qui sont importantes sur le plan de l’équité, mais n’ont pas un impact immédiat.

En premier lieu, elles prévoient d’éliminer le régime fiscal préférentiel en faveur des sociétés offshore, pour les nouvelles entreprises et en 2021 pour toutes les sociétés de ce type. Elles comptent également faire passer le taux de la TVA sur les services fournis par les professions libérales de 13% à 19%. La hausse des recettes au cours des prochaines années permettra de développer l’investissement public, notamment dans la santé et l’éducation. Les autorités comptent en outre renforcer encore la collecte de l’impôt et rationaliser l’administration fiscale en regroupant toutes les fonctions (administration, audit et recouvrement) dans une seule structure.

Grâce à une discipline budgétaire rigoureuse pour compenser l’impact du choc pétrolier, le solde budgétaire global est tombé à 5,2% du PIB en 2018. Conjuguée à un régime de change flexible, cette politique contribuera à ramener le déficit courant à 9,7% du PIB. Un resserrement budgétaire  stabiliserait également la dette publique, pour s’élever à 72% du PIB en 2018.

Le chômage touche plus de 15% de la population active totale, et les chiffres s’envolent pour les jeunes et les femmes. Le taux de chômage des jeunes diplômés a baissé par rapport à 2011, mais il demeure aux alentours de 30%. Pour l’ensemble des jeunes, il est proche de 35%, et légèrement inférieur à 25% pour les femmes. Il est essentiel de régler ce problème pour la bonne santé de l’économie et de la société.

Pour vaincre la réticence des investisseurs et gagner leur confiance, les autorités doivent tout à la fois renforcer la gouvernance et l’efficacité de leurs organes de lutte contre la corruption, mettre en place un climat des affaires concurrentiel, appliquer un taux de change à sa juste valeur, inciter les investissements porteurs de productivité et alléger les formalités administratives. Elles contribueront ainsi à libérer le potentiel que présente le secteur privé pour offrir davantage de débouchés et d’emplois à tous les Tunisiens.

Source : FMI

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