Quatre collaborateurs d’une ONG française, trois Français et un Irakien, disparus en Irak

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Tunisie-Tribune (ONG française) – Quatre collaborateurs d’une ONG française, trois Français et un Irakien, sont portés disparus depuis lundi à Bagdad, a annoncé vendredi  24 janvier 2020, l’association française concernée, SOS Chrétiens d’Orient.

Quatre hommes ont disparu aux alentours de l’ambassade de France, lundi 20 janvier à Bagdad. Parmi eux se trouvaient trois Français et un Irakien, tous collaborateurs « expérimentés » de l’ONG française SOS Chrétiens d’Orient.

« Aucune demande de rançon » n’a été faite, a déclaré vendredi 24 janvier à Paris Benjamin Blanchard, le directeur général de SOS Chrétiens d’Orient, qui vient en aide, entre autres, aux chrétiens victimes de l’organisation de l’État islamique.

Les trois collaborateurs disparus « ont une parfaite connaissance des crises« , a-t-il ajouté. « Ce sont des salariés expérimentés qui travaillent depuis des années avec nous », a encore dit Benjamin Blanchard. Les autorités ont été « prévenues mercredi« , selon le responsable, qui n’a pas communiqué les identités des quatre hommes.

Silence du Quai d’Orsay

« Ces quatre personnels ont disparu à Bagdad, en centre-ville, dans les environs de l’ambassade de France. Ils devaient effectuer des travaux administratifs à Bagdad. Ils étaient là pour renouveler leur visa et enregistrer l’association auprès des autorités irakiennes« , a poursuivi le directeur de SOS Chrétiens d’Orient.

Sollicité par l’AFP, le ministère français des Affaires étrangères n’a fait aucun commentaire, pas plus que l’ambassade de France à Bagdad.

Bagdad est en proie à des manifestations depuis plusieurs mois, certaines contre le gouvernement et l’influence de l’Iran, et d’autres, plus récentes, contre la présence de troupes américaines en Irak après la mort du général iranien Qassem Soleimani, tué à Badgad début janvier dans une attaque de drone.

Coordination avec les autorités consulaires

Les quatre membres de l’ONG « devaient se rendre à un rendez-vous qui ne posait pas de problème particulier« , a précisé le responsable. Ils avaient quitté en voiture leur hôtel qui « fait partie des établissements qui, régulièrement, reçoit du personnel international« , selon lui.

Ils devaient également « faire un suivi des opérations de l’association, dont l’ouverture de notre nouvelle école à Bagdad« . L’organisation avait agi « en parfaite coordination avec les autorités consulaires pour l’organisation de cette mission« , a assuré le directeur, ajoutant que les quatre hommes, « en bonne santé« , ont « une parfaite connaissance des zones de crise« .

« Les autorités françaises et irakiennes se coordonnent aujourd’hui pour enquêter et retrouver leurs traces« , a détaillé Benjamin Blanchard, précisant être « en contact étroit » avec les familles.

L’ONG a indiqué qu’en 2015, elle avait mis en place un « plan de sûreté » audité par des experts. « Les procédures sont mises à jour et auditées trois fois par an » et « les personnels suivent une formation obligatoire« , selon le directeur.

Un exode massif des chrétiens d’Irak

L’ONG se présente comme une association humanitaire aidant « les chrétiens orientaux à demeurer chez eux« . Elle a effectué sa première mission en Syrie en 2013, puis en Irak en avril 2014, avant d’ouvrir la même année à Bagdad une mission permanente.

Ses responsables, ancrés très à droite, ont parfois été jugés complaisants envers le régime de Bachar al-Assad.

Durant les trois années du califat auto-proclamé par l’organisation État islamique, les minorités religieuses, en particulier les Yazidis et les chrétiens chaldéens et syriaques de la plaine de Ninive – province dont Mossoul est le chef-lieu – ont été persécutées par les jihadistes, entraînant un exode massif.

« On estime que de quasiment 1,5 million de chrétiens avant la chute de Saddam Hussein en 2003, il ne resterait aujourd’hui en Irak guère plus que 150 000 chrétiens« , explique Bruno Daroux, chroniqueur international de France 24, en insistant sur le très fort exode vécu ces dernières années.

Avec AFP

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