Fakhfakh n’a pas été rassurant, sa ministre non plus

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Tunisie-Tribune (Fakhfakh) – Le plan de relance de l’économie tunisienne, tout le monde veut en voir la couleur et l’odeur. Il est devenu un passage obligé, après que les autorités ont claironné un peu partout qu’elles ont terrassé le coronavirus. Maintenant il faudra battre à plate couture la crise économique. Mais le moins qu’on puisse dire est que le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, n’a pas été rassurant lors de sa dernière sortie médiatique. La ministre de la Femme et porte-parole du gouvernement, Asma Shiri, ne l’est pas plus. Elle a confié, ce mardi 16 juin, sur Mosaïque FM, que le plan de relance économique sera soumis aux députés le 25 juin 2020. C’est à peu près tout ce qu’on sait sur cette affaire de la plus haute importance…

On a également appris que la plénière de ce 25 juin au Parlement permettra aussi de prendre le pouls des cent premiers jours du gouvernement et de permettre.

« Rétablir la confiance », c’est l’intitulé de la stratégie qui sera dévoilée devant la représentation nationale. Il est question de ne pas laisser sur le bord de la route les classes sociales défavorisées, de faire primer les principes de la bonne gouvernance du dispositif social, notamment la couverture sociale, les contrats de travail… On a aussi appris que le coup de pouce de 200 dinars pour les employés des secteurs frappés par la pandémie est maintenu. « 3000 citoyens en ont besoin et 134 mille retraités ont une pension en-dessous de l’aide octroyée aux familles modestes», a déclaré la ministre.

Au sujet des finances publiques, Mme Shiri n’a pas occulté les grosses difficultés du moment, comme l’avait fait son patron, Elyes Fakhfakh. Là où les choses se corsent c’est quand elle dit que le gouvernement ne fera pas « recours à la dette extérieure » pour s’oxygéner, mais « compter sur » ses « propres ressources».

Bon, ce qu’elle devrait plutôt dire c’est que pas grand monde, pour ne pas dire personne, se bouscule pour prêter à la Tunisie. Déjà qu’elle ne sait pas comment rembourser ce qu’elle doit. Et puis les pays partenaires ont aussi leurs lots de problèmes, avec cette pandémie. Ce qu’elle devrait aussi dire c’est comment Fakhfakh va s’y prendre pour renflouer ses caisses. Le tourisme, pourvoyeur de devises, est moribond, et c’est pas l’ouverture des frontières qui infléchira la tendance ; le phosphate ne nourrit plus le budget de l’Etat ; les entreprises publiques, que personne n’ose privatiser, sont plus des gouffres financiers qu’autre chose, etc.

Il y a bien la piste de la réduction des salaires du gros bataillon des agents du service public pour se faire un joli matelas. C’est très tentant ! Fakhfakh a missionné ses collaborateurs pour lâcher quelques ballons d’essai sur la chose ; le ministre d’Etat Mohammed Abbou a effleuré le sujet, la ministre de la Femme l’a abordé ce mardi. Mais voilà : l’UGTT a tracé une ligne rouge. Une de plus. Alors comment diable le gouvernement va faire pour trouver des sous ?

«Il faut revoir les politiques économiques et monter en régime dans la concrétisation des grands projets publics qui permettraient de doper l’investissement», a asséné Mme Shiri. Là aussi des explications sur la méthode manquent quand on voit le rythme d’avancement des chantiers, comme tout le reste !

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