La HAICA réplique à l’assaut d’Al Karama, et il y a du monde à ses côtés

0

Tunisie-Tribune (La HAICA contre-attaque) – Branle-bas de combat à la HAICA (Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle). L’offensive législative du groupe parlementaire Al Karama est passée par là. Ce texte, très décrié, vise tout simplement à retoucher le décret 116 de 2011 qui encadre la communication audiovisuelle. Pour la HAICA l’heure est à la contre-offensive, et elle a invité la presse ce mercredi 17 juin 2020 pour le dire haut et fort.

Al Karama voudrait, à terme, gommer l’obligation d’avoir une licence pour monter une chaine de télévision ou une radio. Les compagnons de Seif Eddine Makhlouf veulent mettre à la place une simple déclaration. La HAICA – mais elle n’est pas la seule – y voit le funeste dessein pour certains partis de prendre le contrôle du secteur des médias et de soumettre l’organisme à leurs diktats. L’instance de régulation des médias accuse nommément Al Karama, Ennahdha, Qalb Tounes et Errahma de chercher à piloter des médias selon des orientations partisanes. Selon la HAICA ce projet sape les fondements de la loi et de la prégnance de l’Etat car le fait de refondre ces deux articles entraine forcément des changements dans les dix autres. La HAICA est assise sur une loi fondamentale et non un décret, martèle son président.

L’Instance a invité tous les acteurs, les parlementaires mus par la défense de la liberté de la presse et la démocratie, les organisations de la société civile et les syndicats à monter au front pour bloquer un tel projet.

Le président du Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT), Néji Bghouri, n’a pas hésité à parler d’une « mafia » qui parasite la démocratie, en occupe tous les rouages, « contrôle la justice » et les médias. « Ce projet est le produit du mariage librement consenti entre la droite extrême, Ennahdha et Qalb Tounes, (…), et il n’est pas le seul »…

Le président de l’Instance nationale de la lutte contre la corruption (INLUCC), Chawki Tabib, a manifesté son appui à la HAICA. Selon lui le contexte politique est délétère et inquiétant. «Depuis quatre ans nous assistons à une régression et un détournement du processus démocratique, les campagnes orchestrées contre les instances indépendantes en sont la parfaite illustration». Corroborant les propos du patron de la HAICA et du président du SNJT, il a ajouté que le but derrière cette initiative législative est très clair…

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici