- L’Analyse des chiffres Met en relation les baisses de volume et de valeur… Affiche les nuances et les défis… Et analyse l’évolution des prix moyens
Sur les six premiers mois de la campagne, la Tunisie a écoulé un peu plus de 100 000 tonnes de dattes à l’étranger. Bien que ce volume reste conséquent, il représente une contraction de 6,6 % par rapport à la performance enregistrée durant la période correspondante de l’année précédente. Cette diminution des quantités exportées s’est traduite par un recul des recettes, qui se sont établies à 640,8 millions de dinars, contre 674,6 millions un an auparavant, soit une baisse de 5 %.
Deglet Nour, fer de lance de l’offre tunisienne à l’international avec 86 % des volumes exportés
La variété Deglet Nour, maintient sa position dominante. Elle constitue près de 86 % des volumes exportés et contribue à hauteur de 94 % aux revenus du secteur. Le prix moyen à l’exportation de la Deglet Ennour s’est stabilisé autour de 7 dinars le kilogramme.
Il est notable que le prix moyen global des dattes tunisiennes à l’export a connu une légère érosion, s’établissant à 6,40 dinars/kg sur la période, et chutant même à 5,99 dinars en mars 2025, marquant une diminution de 1,6 % sur un an. Cette évolution tarifaire pourrait refléter une pression concurrentielle accrue ou des ajustements de la demande sur certains marchés.
Analyse continentale des exportations : L’UE 39.7%, L’Afrique 27.5% et l’Asie (22,4 %).
L’analyse géographique des exportations révèle une relative constance dans les principaux marchés destinataires. L’Union européenne demeure le premier pôle d’attraction pour les dattes tunisiennes, absorbant 39,7 % des volumes. L’Afrique se positionne comme un marché secondaire important avec 27,5 %, suivie de près par l’Asie (22,4 %).
Analyse des exportations par Pays : Le Maroc leader avec (21,8 %,), l’Italie (10,4 %) et la France (7,7 %)
Au niveau des pays individuels, le Maroc conserve sa place de leader des importateurs avec une part de 21,8 %, témoignant de la robustesse de cette relation commerciale. L’Italie (10,4 %) et la France (7,7 %) complètent le trio de tête. Si cette répartition globale suggère une certaine stabilité, elle ne saurait occulter les dynamiques plus fines à l’œuvre, notamment l’évolution des préférences des consommateurs et les exigences croissantes en matière de qualité, de certifications et de traçabilité.
Le segment des dattes biologiques, qui avait connu une dynamique de croissance notable ces dernières années, n’échappe pas au contexte de ralentissement. Au terme du premier semestre de la campagne, les exportations de dattes biologiques ont atteint 4 400 tonnes, en retrait par rapport aux 5 000 tonnes enregistrées à la même période l’an passé. La diminution des recettes est encore plus significative, avec une chute de 30,5 % pour s’établir à environ 41 millions de dinars.
Bien que la part du biologique dans les exportations totales reste marginale (4,4 %), son prix moyen à l’exportation demeure supérieur (9,33 dinars/kg), soulignant son positionnement sur un segment de marché à plus forte valeur ajoutée. Des disparités de prix existent au sein même du bio, avec 8,43 dinars/kg pour les dattes conventionnelles biologiques, 10,20 dinars/kg pour les produits transformés biologiques et un prix nettement inférieur (2,78 dinars/kg) pour les dattes biologiques destinées à un usage industriel. L’Allemagne se confirme comme le principal débouché pour les dattes biologiques tunisiennes, absorbant 31 % des volumes, suivie des Pays-Bas (12 %) et de la France (11 %).
En conclusion, le léger repli des exportations tunisiennes de dattes durant la première moitié de la campagne 2024-2025 invite à une analyse approfondie des facteurs conjoncturels et structurels qui influencent le marché mondial. Si la Deglet Ennour demeure un atout majeur, et si les principaux marchés restent stables, les signaux d’un prix moyen à l’export en légère baisse et le ralentissement du segment biologique soulignent la nécessité pour le secteur tunisien de s’adapter aux évolutions de la demande, de renforcer sa compétitivité et de répondre aux exigences croissantes des consommateurs en matière de qualité et de durabilité.