Tunisie-Tribune (l’impact négatif de l’Impôt sur la Fortune, sur l’investissement) – L’instauration de l’Impôt Annuel sur la Fortune (IAF), prévue par l’Article 23 de la Loi de Finances 2026 et entrant en vigueur le 1er janvier, suscite de vives inquiétudes. Le Député Maher Kettari est de nouveau intervenu ce mardi 16 décembre 2025 pour alerter sur les potentielles répercussions négatives de cette taxe sur l’épargne, l’investissement et le climat des affaires en Tunisie.
Un impôt controversé dont la portée reste floue
Intervenant sur les ondes d’Express Fm, le Député à l’Assemblée des représentants du peuple, Maher Kettari, a rappelé que le Projet de Loi de Finances 2026 prévoit bien l’instauration d’un Impôt sur la Fortune calculé sur une large base : la valeur des biens immobiliers, des actifs commerciaux et des biens meubles de toutes catégories.
Cependant, l’élu insiste sur le manque de clarté de certaines dispositions. La signification exacte de l’expression « acquis sous toutes ses formes » doit être précisée, car la portée réelle de l’IAF dépendra des décrets et circulaires à publier par le Ministère des Finances.
Maher Kettari :
« Les décrets et circulaires détermineront si les SICAV (Sociétés d’Investissement à Capital Variable) et les actions cotées en Bourse seront ou non concernées par cet impôt. Il est impératif de publier une note explicative pour éviter les interprétations divergentes et les contradictions dans les décisions. »
Des interrogations sur la méthode d’évaluation et l’équité fiscale
Le Député a soulevé plusieurs problématiques majeures concernant l’application pratique de l’impôt :
- Évaluation des biens immobiliers : La méthode de calcul de la valeur des biens immobiliers, base de l’impôt, demeure une zone d’ombre.
- Impact sur les entreprises : Il s’est interrogé sur la pertinence d’imposer l’IAF sur des entreprises en phase de démarrage ou sur des sociétés qui enregistrent encore des pertes.
Un risque majeur pour l’attractivité de l’investissement
Maher Kettari a vivement mis en garde contre les conséquences d’un tel impôt sur l’économie tunisienne, rappelant que plusieurs pays l’ont abandonné en raison de son inefficacité et de ses effets pervers sur la fuite des capitaux.
Il a souligné que l’appellation même d’« impôt sur la fortune » lui confère une dimension sociale qui influence sa perception politique, occultant ses risques économiques.
Le Député a rappelé que l’investissement en Tunisie s’appuie fortement sur des mécanismes financiers spécifiques tels que les SICAR et les SICAV, ainsi que sur les banques. Or, ces mécanismes pourraient être directement ou indirectement affectés par cette nouvelle taxe, portant un coup dur au climat des affaires.
En conclusion, M. Kettari a lancé un appel : « la Tunisie ne doit pas transformer son statut de pays attractif pour l’investissement en celui de pays à forte pression fiscale. Il estime que l’orientation actuelle tend progressivement à consolider cette approche fiscale, au détriment de l’incitation à l’investissement productif. »


























































