Grand Débat d’Univers News sur les impacts de la guerre russo-ukrainienne sur les pays du sud de la Méditerranée

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Tunisie Tribune (Univers News lance le débat) – Univers News vient d’organiser, haut la main, ce lundi 28 mars 2022, son premier grand débat sur le thème « La Guerre russo-ukrainienne : Vue de la rive sud de la Méditerranée ».

 

Une rencontre enrichissante et de haut niveau, ponctuée par l’intervention de plusieurs personnalités de renom à l’instar de Hatem BEN SALEM,  ancien Ministre et ancien Président de l’ITES ;  Radhi MEDDEB,  Président du Centre Financier aux Entrepreneurs ; Rafaâ TABIB, Professeur en Géopolitique et Relations Internationales, Mohamed Hsairi , ancien ambassadeur ; ou encore Nabil SMIDA,  Président de l’ATPG et Ancien PDG de la SNDP-AGIL.

Mustapha Machat, fondateur et DG d’Univers News a déclaré à cette occasion : « Ce 1er grand débat, auquel prendront part des expert de différents domaines, est une occasion d’échanger autour de la crise économique mondiale actuelle, par rapport à  une actualité susceptibles d’avoir des retombées sur notre pays, en particulier, et sur les pays du monde arabe et musulman ainsi que sur ceux du Bassin méditerranéen ».

En effet, les interventions des spécialistes se sont focalisées sur la Guerre en Ukraine et les menaces de Vladimir Poutine qui n’ont pas été prises au sérieux par le monde occidental, pourtant elles étaient claires.  Le coût de la guerre russo-ukrainienne était jugé prohibitif pour qu’on l’imagine possible. Mais, également, ses conséquences sur le monde de demain vont être considérables.

« Cette guerre marque l’un des moments les plus importants de l’histoire moderne de l’humanité. Nous allons vivre dans les mois qui viennent une véritable refondation de la scène géopolitique mondiale qui va impacter directement sur les pays du sud de la méditerranée. Celle-ci représente 25% des flux maritimes, 30% du transport pétrolier, 65% des flux énergétiques vers l’Europe.

Cette partie constitue également l’un des trois axes mondiaux de passage des câbles sous-marins essentiels pour l’information mondiale…Il s’agit d’une région qui aurait du créer un espace de paix et de prospérité mais qui constitue aujourd’hui une zone hautement chrysogène à cause de différents conflits dont le dernier en date » a déclaré à cette occasion de Hatem BEN SALEM,  ancien Ministre et ancien Président de l’ITES.

Résumant la situation actuelle, Ben Salem a estimé que le monde fait face à une phase de repositionnement géopolitique, avec une  fédération de Russie qui défend ses intérêts stratégiques et vitaux. « Si elle sort indemne de cette guerre, nous aurons un monde multipolaire où chaque pays jouera un rôle essentiel pour l’avenir.

En revanche, s’il y’a un Etat battu, nous allons nous retrouver dans un monde plus unipolaire, préside par un pays s’est désenclavé de la région méditerranée pour aller vers l’Asie et le Pacifique. Nous avons en face des pays faible, déstabilisés, sans vision, sans concertation préalable avec une organisation des pays arabes très affaiblie et face à des nouvelles alliances qui sont en train de se mettre en place dans le sud méditerranéen. » a-t-il déclaré.

« L’impact direct sur nos pays, c’est d’abord une crise alimentaire grave à nos portes, avec des pays ou la diplomatie est désarmée en étant démunie de tout moyen de pression et une rive sud divisée devant le danger qui fait face. » a conclut le responsable.

En effet, la Russie, excédée par une gouvernance mondiale, a voulut contribuer à l’émergence d’une nouvelle gouvernance globale, où elle retrouverait une position plus proche de celle qu’elle avait avant l’effondrement de l’ancienne URSS.

L’Ukraine sortira de cette guerre, fortement ébranlée. Ses infrastructures auront subi des démolitions majeures. Son peuple en souffrira longtemps. Il aura perdu des décennies de développement.

L’onde de choc de ce changement profond affectera quasiment tous les pays à commencer par l’Europe qui, au lieu de reconnaitre l’aspect multidimensionnel de cette guerre, se focalise sur son caractère militaire, ce qui va accélérer la course aux armements et renforcer les lobbies militaro-industriels.

L’Afrique, mais aussi une partie de l’Asie, a découvert également sa dépendance alimentaire vis-à-vis des pays du bassin de la mer noire. Ils subiront les effets de l’augmentation durable des prix des céréales, avec les risques de perturbation durable du commerce international, des difficultés d’approvisionnement de grands pays et des risques de troubles sociaux.

Au niveau national, la guerre va certainement impacter les équilibres macro et micro-économiques de l’économie tunisienne. Deux secteurs stratégiques sont directement touchés : le secteur alimentaire et le secteur de l’énergie.

De ce fait, l’impact est direct sur nos importations de produits pétroliers, ayant par conséquent des effets financiers sur le budget de l’Etat et la caisse de compensation des produits énergétiques ainsi qu’un effet économique en termes d’aggravation du déséquilibre de la balance courante des produits et des services.

De son coté,  Rafaâ TABIB, Professeur en Géopolitique et Relations Internationales, a souligné la nécessité d’une stratégie de repositionnement parce que le monde ne sera plus le même après cette guerre qui peut devenir une réelle opportunité, au détriment du fatalisme. « Comme solution, il  propose de revoir une stratégie d’intégration dans l’aménagement du territoire et de mettre en synergie des forces et des dynamiques qui existent sur le terrain »

avant d’ajouter : « Un chambardement géographique est en train de s’ouvrir en Afrique, notamment grâce à l’autoroute qui s’est créé entre Alger et Lagos en Afrique du Sud. Soit on devient créatif en dépassant nos propres paradigmes bien installés, ou bien on se faire dépasser par des pays capables de remplacer la Tunisie qui doit impérativement jouer ce rôle stratégiquement. Nous sommes le promontoire de l’Afrique et la portière de l’Europe ».

 

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