Tunisie-Tribune (télétravail) – Le retour forcé au bureau déclenche une vague de démissions et une grève illimitée chez le fournisseur d’énergie Holaluz. La fin du télétravail, présentée comme une solution à des difficultés financières, se transforme en crise sociale interne.
Un quart des employés sur le départ : un signal d’alarme
Le télétravail, autrefois perçu comme une simple tendance, est devenu un enjeu crucial dans le monde de l’entreprise. Pour Holaluz, entreprise espagnole spécialisée dans la commercialisation d’électricité, sa suppression a déclenché une tempête. Confrontée à des difficultés financières majeures en 2024, l’entreprise a décidé de revenir à un modèle 100% présentiel, arguant que le travail à distance était incompatible avec sa situation. Cette décision radicale a eu des conséquences inattendues : une grève illimitée et la démission d’un quart de ses employés.
Le télétravail, largement adopté pendant la pandémie, avait prouvé son efficacité pour de nombreuses entreprises, offrant flexibilité et améliorant, dans certains cas, la productivité. Pourtant, Holaluz a estimé qu’il était temps de revenir en arrière, invoquant une « évaluation interne du fonctionnement du travail à distance ». Le problème ? L’entreprise n’a pas partagé les données de cette évaluation, laissant les employés sceptiques et frustrés.
La décision de Holaluz s’inscrit dans un contexte de tensions sociales croissantes liées au retour au bureau. Après des années de télétravail, de nombreux employés apprécient la flexibilité et l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée qu’il offre. Imposer un retour au bureau sans justification valable est perçu comme un manque de respect et une remise en question de la confiance accordée aux employés.
La réaction des employés de Holaluz ne s’est pas fait attendre. Environ 25% d’entre eux, soit une cinquantaine de personnes, ont décidé de ne pas accepter les nouvelles conditions de travail et de quitter l’entreprise. Un chiffre alarmant qui témoigne du mécontentement général et de la perte de confiance envers la direction.
Selon des sources syndicales, le nombre de démissions pourrait même atteindre 30%, représentant une saignée importante pour l’entreprise. Cette vague de départs a également affecté le Conseil d’Entreprise, qui a vu sa composition réduite, fragilisant ainsi la représentation des employés.
Face à cette situation, Holaluz a tenté de minimiser l’impact de ces départs, assurant que ses opérations se déroulent normalement. Cependant, l’ouverture de postes pour remplacer les employés démissionnaires témoigne de la réalité des faits : l’entreprise est bel et bien confrontée à une crise de personnel.