- Le Maroc, « Principal débouché des Dattes Tunisiennes
- « inquiétudes des producteurs locaux du Maroc.
- Les marocains appréhendent une potentielle « concurrence déloyale »
- La « dynamique complexe établie » impacte ainsi les relations commerciales entre la Tunisie et le Maroc
Tunisie-Tribune (Le Maroc, Principal débouché des Dattes Tunisiennes) – Alors que les producteurs de dattes marocains expriment des préoccupations quant à la concurrence exercée par les importations en provenance de divers pays arabes, les dernières données commerciales confirment une tendance établie : le Royaume du Maroc demeure le premier importateur de dattes tunisiennes.
Cette dynamique commerciale, mise en évidence par Yabiladi, s’inscrit dans un contexte où les enjeux de la concurrence et de la protection des marchés locaux sont de plus en plus prégnants.
Le Maroc se distingue comme un partenaire commercial clé
Au cours des quatre premiers mois de la saison 2024-2025, les exportations tunisiennes de dattes ont affiché une performance solide, atteignant un volume de 73,3 mille tonnes, générant une valeur de 479,6 millions de dinars tunisiens.
Ces chiffres traduisent une croissance notable par rapport à la même période de la saison précédente, avec une augmentation de 4,3 % en volume et de 6,9 % en valeur. Au sein de ce flux exportateur, le Maroc se distingue comme un partenaire commercial clé.
Les statistiques de janvier 2025 révèlent que le Royaume chérifien a absorbé à lui seul 29,1 % des quantités de dattes tunisiennes exportées, confortant ainsi sa position de premier importateur. Cette prédominance fait suite à une tendance observée dès décembre 2024, où le Maroc avait déjà capté 19,7 % des exportations tunisiennes de dattes. Derrière le Maroc, la Turquie (9,8 %) et la France (7,1 %) constituent les autres principaux marchés d’écoulement pour les dattes tunisiennes.
Les professionnels marocains s’insurgent face à une potentielle « concurrence déloyale »
Cette position de premier plan du Maroc intervient dans un contexte où les producteurs marocains de dattes manifestent une sensibilité accrue face à la concurrence des produits importés. Ces professionnels ont publiquement exprimé leurs inquiétudes quant à une potentielle « concurrence déloyale » émanant de plusieurs nations arabes. Ils ont notamment plaidé, auprès du média Hespress, pour une gestion prudente des ouvertures à l’importation, arguant que les stocks locaux seraient suffisants pour satisfaire la demande intérieure.
Une ouverture marocaine cible les importations des dattes d’Irak, de Libye, d’Algérie et d’Arabie saoudite
Le débat s’est intensifié avec l’annonce de l’ouverture progressive des importations par le ministère marocain de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts. Si cette ouverture exclut les produits bénéficiant d’accords de libre-échange, elle concerne spécifiquement les dattes en provenance d’Irak, de Libye, d’Algérie et d’Arabie saoudite, dont l’importation a été autorisée fin janvier. Cette décision a ravivé les craintes des producteurs locaux quant à une possible saturation du marché et à une pression accrue sur les prix.
La « dynamique complexe établie » impacte ainsi les relations commerciales entre la Tunisie et le Maroc
En conclusion, la relation commerciale entre la Tunisie et le Maroc dans le secteur des dattes illustre une dynamique complexe. Si le Maroc représente un débouché essentiel et en croissance pour les exportations tunisiennes, cette réalité se confronte aux préoccupations légitimes des producteurs marocains soucieux de la compétitivité de leur production nationale face à la concurrence régionale. L’équilibre entre les intérêts commerciaux bilatéraux et la protection des marchés locaux demeure un enjeu central pour les acteurs de ce secteur.
