Tunisie-Tribune (Pékin) – Dans un article publié cette semaine, le magazine en ligne Africa Intelligence revient sur la percée diplomatique de la Chine en Tunisie. La Chine confirme sa place de partenaire économique clé pour la Tunisie, tout en devant composer avec un État historiquement orienté vers l’Europe et les États-Unis. Depuis l’inauguration de l’Institut Confucius de Tunis en 2018, Pékin a multiplié les initiatives culturelles et éducatives : camps d’été en Chine pour étudiants tunisiens, bourses destinées à former des enseignants de mandarin et création de groupes d’amitié sino-tunisiens.
Parallèlement, la Tunisie a officiellement adhéré en 2017 aux nouvelles routes de la soie ; cet engagement a été réaffirmé lors d’une visite de l’ancien membre de la Conférence consultative politique du peuple chinois pour promouvoir la BRI. L’accélération est apparue après le voyage à Pékin du président Kaïs Saïed fin mai 2024, où a été conclu un partenariat stratégique dont les contours restent à préciser, mais qui alimente les inquiétudes américaines. En Avril 2023, la Tunisie exprimait sa volonté de vouloir rejoindre les BRICS.
Le suivi a été assuré par Li Shulei, haut responsable du Parti communiste chinois, venu superviser d’importants projets d’infrastructures – une centrale photovoltaïque de 100 MW à Kairouan et la construction du pont de Bizerte, confiée à Sichuan Road and Bridge Group. Dans le domaine patrimonial, une convention 2023 entre l’Institut national du patrimoine tunisien et le Centre national de recherche archéologique chinois a lancé des fouilles sur le site de Ben Arous et des formations conjointes.
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Enfin, des forums d’échange civilisationnel et la participation d’acteurs liés à la propagande du PCC, comme le China Publishing Group, illustrent la dimension idéologique de cette influence croissante de la Chine en Tunisie.
POURQUOI C’EST IMPORTANT: Dans le secteur des investissements, Pékin a aussi fait des percée significatives. En avril, le cimentier chinois Sinoma Cement reprenait la deuxième cimenterie du pays. En mai, c’est Huawei qui était en passe de reprendre le contrat de la 5G, au grand dam de Ericsson. La percée chinoise dans le Maghreb s’explique notamment par la stabilité et la solidité des économies de la région qui sont attractifs pour les investisseurs chinois. La proximité géographique de la région à l’Europe n’est pas non plus étrangère.