Tunisie-Tribune (désobéissance civile au Soudan) – Au moins quatre personnes ont été tuées ce dimanche 9 juib 2019, au premier jour du mouvement de « désobéissance civile », lancé à partir de dimanche par les porte-drapeaux de la contestation pour faire pression sur l’armée au pouvoir.
- En réponse à la répression brutale de l’armée au pouvoir cette semaine et au lendemain de la visite à Khartoum du Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, les chefs de la contestation au Soudan ont appelé samedi à la « désobéissance civile ».
- L’Association des professionnels soudanais (SPA), acteur majeur de l’opposition civile, a indiqué dans un communiqué que ce mouvement commencerait dimanche et ne se terminerait « que lorsqu’un gouvernement civil aura été annoncé ».
Une ville fantôme
Samedi encore, les rideaux de fer de la plupart des magasins étaient baissés dans la capitale soudanaise en ce dernier jour de vacances de la fête musulmane du Fitr, qui marque la fin du mois de jeûne de ramadan. Si la circulation avait légèrement repris, peu de piétons étaient visibles dans les rues.
Des barricades de briques coupaient certaines routes des quartiers de Bahri et Burri, deux hauts lieux de la contestation à Khartoum. Elles ont été érigées par les manifestants pour notamment, disent-ils, se protéger des forces de sécurité.
Dans d’autres rues, ces barrières de fortune étaient retirées à la main, brique par brique, par des soldats de l’armée régulière et par des hommes des Forces de soutien rapide (RSF).
Ces paramilitaires sont accusés par la contestation d’être les principaux auteurs de la répression du mouvement depuis le 3 juin.
Dans ce contexte de tension accrue, trois membres de la contestation ont été interpellés par « des hommes armés » après avoir rencontré le Premier ministre éthiopien.