L’Institut Pasteur pour une campagne de rappel du vaccin BCG

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Tunisie-Tribune (vaccin BCG) – L’avancement de la conception d’un vaccin contre le Covid-19 en Tunisie, l’effet bénéfique du vaccin BCG et les tests rapides sont les divers sujets abordés, ce dimanche 12 avril 2020, par le directeur général de l’Institut Pasteur, Hachemi Louzir dans une interview accordée à Kouloud Ben Mahmoud et Anas Ben Malek sur la radio IFM.

M. Louzir a indiqué que plus 67 équipes dans le monde travaillent actuellement sur la conception d’un vaccin contre le Covid-19. Il a précisé que la conception passe par différentes étapes : la découverte et l’innovation, la phase préclinique (tests réalisés sur les animaux et in vitro) et les essais cliniques en 3 phases, notamment vérifier si le vaccin n’a pas d’effets secondaires sur des adultes sains volontaires, puis prendre deux groupes exposés et tester sur l’un et pas sur l’autre pour déterminer l’efficacité du vaccin.

Le directeur général de l’Institut Pasteur a annoncé que la Tunisie est en phase d’innovation et de conception : « Nous avons une équipe qui a fait un vaccin à base d’ADN contre la rage et qui est prête à se lancer dans la conception d’un vaccin à base d’ARN contre le Covid-19 », a-t-il expliqué, en notant : « Pour ne pas donner de faux espoirs, on avance d’une manière sûre dans cette conception, nous avons déterminé l’antigène Spike grâce au travail des équipes de Charles Nicolle et on travaille sur le vaccin avec un financement tunisien et un effort et des compétences tuniso-tunisiennes ».

S’agissant des possibles effets bénéfiques du vaccin du BCG contre le Covid-19, Hachemi Louzir a spécifié que des études de corrélation sont en cours mais a assuré que le BCG renforce l’immunité et agit de façon indirecte. Il a soutenu qu’il vient d’être informé que des essais cliniques ont été réalisés aux Pays-Bas pour vérifier qu’il n’existe pas de répercussions nocives sur les personnes positives au Covid-19 et que la Tunisie est en train de réfléchir quant à l’opportunité d’utiliser ce vaccin pour contrer la maladie. Une décision devant être prise dans une ou deux semaines. Si l’idée est validée, le pays lancera une campagne de rappel pour revacciner les personnes à risques notamment le personnel médical et les malades chroniques.

S’agissant des tests rapides, le responsable a indiqué qu’ils n’étaient pas disponibles et qu’ils arrivent au cours de la semaine prochaine. Ceci dit, il a souligné que pour l’instant ils ne seront pas commercialisés et qu’il y aura toute une stratégie pour leur usage et leur diffusion.

« Le ministère de la Santé a décidé d’intensifier les tests dans l’entourage des cas positifs, de placer en auto-isolement ceux qui s’avèrent positifs, ce qui va permettre ultérieurement la mise en place du déconfiment. Les tests seront organisés et coordonnés et cibleront les personnes à risque et exposées : le staff médical et paramédical, les personnes atteintes de maladies chroniques, les établissements militaires et sécuritaires, les personnes qui consultent dans les hôpitaux ».

En réponse à une interrogation il a précisé qu’il y a deux types de tests avec une efficacité différente.

Le test rapide pour la détection de l’Antigène dont les études ont montré qu’il a moins de sensibilité que celui du test de référence PCR. Sur 100 personnes étabies positives par PCR, le test rapide détecte entre 60 et 75 et rate 30% dont la charge virale est faible.

Le second test cherche les anticorps contre les antigènes du virus qui se développent de 5 jours à 10 jours de l’infection, sa sensibilité est importante.

« Il est vrai que le test antigène montre moins de sensibilité, mais ça sera mieux que rien, nous permettant de prendre les mesures qu’il faut. Même le test de référence PCR, sa sensibilité n’est pas de 100% », a-t-il affirmé.

Et d’ajouter : « Avec ces tests rapides ont aura un moyen supplémentaire pour évaluer la situation et améliorer la confirmation des cas ou dans le cadre des études épidémiologiques de masse ».

S’agissant du déconfinement, Hachemi Louzir a considéré qu’il est encore tôt pour se prononcer mais ceci dit, il a noté que le ministère de la Santé est en train de penser à la manière de procéder pour déconfiner.

A rappeler que le nombre de contaminés par le Covid-19 est passé à 685 cas annoncés jusqu’au 11 avril courant, sur un total de 10.676 dépistages.

Il y a 22 gouvernorats touchés. On a enregistré 43 rétablissements et 28 décès.

La Tunisie est en confinement total depuis le 22 mars et au moins jusqu’au 19 avril 2020.

Source : in / b.n

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