Le SYNAGRI pour des réformes nécessaires du secteur céréalier

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Tunisie-Tribune (réformes nécessaires du secteur céréalier) – Le secteur céréalier est essentiel dans notre pays. Il contribue à la relance économique de la Tunisie. Ce qui constitue ainsi une composante majeure du tissu social. Sauf qu’aujourd’hui, il se trouve biaisé. Quels sont les enjeux?

Leith Ben Becher, fondateur du Syndicat des agriculteurs Synagri et céréalier met l’accent sur les difficultés rencontrées vis-à-vis du secteur des céréales.

En effet, il estime que les coûts de production ne cessent d’augmenter entre les blés durs, et l’orge. Alors que les entrants- ou les input comme on dit- nécessaires à la production sont soumis à des libres prix, à part les engrais chimiques

Ensuite, il poursuit: « Cette année, on manque gravement de tout ce qui est outil de production, qui fait défaut et ne cesse d’augmenter tous les ans. Il y a des augmentations au niveau du Smic, sans parler des coûts des exportations. Il est nécessaire donc d’augmenter les prix de référence des céréales. Et ce, pour deux raisons principales. La première raison c’est que les prix des intrants nécessaires à la production de ces céréales ont considérablement augmenté. Avec en dernier lieu l’augmentation des prix du carburant. Sans oublier la fréquence des années de pluie qui se fait de plus en plus rare. En revanche, on constate une augmentation étonnante des prix des céréales, car le prix du blé tendre (qui est principalement utilisé dans la fabrication du pain) a atteint plus de 800 dinars la tonne sur les marchés internationaux. Tandis que le prix local est d’environ 500 dinars. »

« Une attention particulière doit être portée au grand secteur agricole » 

Et de poursuivre: « Il en va de même pour l’orge, qui est principalement utilisé pour l’alimentation animale. Et dont la production a diminué en raison des faibles rendements économiques et de la concurrence de l’orge fourni. Lequel est subventionné par des fonds publics. Par conséquent, une attention particulière doit être portée au grand secteur agricole. Principalement au secteur céréalier qui représente plus de 250 000 agriculteurs. »

Avant d’ajouter: « Et cela passe par une augmentation tangible du prix de référence fixé par l’État. Mais aussi par un intérêt accru pour la recherche et la production de variétés. Ainsi que par une révision radicale du système de commerce des céréales, source de beaucoup de gaspillage alimentaire. »

Selon lui, les gens sont conscients de la nécessaire adéquation minimale au prix de production. Pour la simple raison que le prix de vente est toujours impacté en à la hausse, en raison du manque de liquidité et de la lourdeur administrative.”

Cela nous conduit à un mitadinage: « Cette année les agriculteurs ayant été particulièrement affectés par le manque de disponibilité de la principale source d’azote que sont les ammonitrates, nous demandons une suspension de l’application de la réfaction ou pénalité prévue par le barème d’agréage en ce qui concerne le taux de mitadinage. Car c’est un accident physiologique dû essentiellement à un déficit d’apports azotés à la plante. Il diminue la capacité d’extraction en semoule à partir du blé ainsi affecté. »

Et de conclure: « Au plan financier cela se traduit pour l’agriculteur par un manque à gagner qui peut aller jusqu’à 5 dinars/quintal. Autrement dit, les mesures du secteur céréalier sont plus que nécessaires ».

L’économiste Maghrebin

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