Tunisie-Tribune (horizon migratoire) – En matière d’immigration, le Canada navigue à contre-courant. Alors que la plupart des pays de l’OCDE resserrent la vis avec la pandémie, le gouvernement Trudeau a annoncé qu’il espérait faire entrer 1,2 million de nouveaux résidents d’ici à 2023, soit 3 % de la population.
Selon Marco Mendicino, le ministre de l’Immigration, ce choix constitue un « élément-clé » pour le redressement économique du pays et sa prospérité à long terme. Sans cet apport, le Canada vieillirait. D’ici quinze ans, le ratio entre actifs et retraités passera de 3 à 2 pour 1. La pandémie n’a pas seulement renforcé la détermination d’Ottawa à importer des talents étrangers. Elle a aussi changé sa conception de ce que sont ces talents. Le 14 avril dernier, Marco Mendicino a annoncé ouvrir le statut de résident permanent à 90 000 personnes ne bénéficiant que d’une autorisation temporaire de séjour. Mais pas à n’importe qui. Principaux concernés : le personnel du système de santé ou ceux qui exercent d’autres « activités essentielles », comme les chauffeurs de poids lourds ou les maçons. Le solde est réservé aux étudiants étrangers diplômés d’une université canadienne.