3e Forum Médical de Réalités : le discours inaugural de Taieb Zahar a mis l’accent sur l’importance de notre industrie pharmaceutique qui a fait face… lors de la pandémie

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Tunisie-Tribune (3e Forum Médical de Réalités) – Lors de son discours inaugural, Taieb ZAHAR, président de ce 3e Forum Médical de Réalités, a mis l’accent sur l’importance de l’industrie pharmaceutique qui a fait face à cette terrible épidémie du Covif-19, en assurant plus de 60% des besoins de la Tunisie, en médicaments. Un secteur désormais prioritaire en Tunisie. Nous publions ci-après ce discours, dans son intégralité afin de mieux situer le contexte de l’organisation de ce forum médical devenu incontournable.

  • « Bonjour à tous et bienvenue à vous, dans l’enceinte de notre forum qui devait être ouvert par Monsieur Ali Mrabet, Ministre de la Santé mais qui a eu un empêchement en raison d’un engagement gouvernemental, il sera parmi nous demain samedi. »

« Messieurs les présidents du Conseil de l’Ordre des Pharmaciens, de l’Association Tunisienne des Médicaments Génériques, du Syndicat National des Pharmaciens d’Officine, du Syndicat des pharmaciens Grossistes Répartiteurs, du syndicat des entreprises pharmaceutiques innovantes et de recherches (SEPHIRE), Monsieur le Doyen de la Faculté de Pharmacie de Monastir, Mesdames et messieurs les représentants des ministères de la Santé, de l’Industrie et des PME et du Commerce,

Mesdames et Messieurs les représentants de l’Industrie pharmaceutique nationale,

Mesdames et Messieurs les  journalistes et représentants des médias,

Chers confrères, chers amis, honorables invités,

« Nous voilà une nouvelle fois réunis dans le cadre du Forum médical de Réalités et c’est, pour nous, un grand honneur de vous accueillir dans l’enceinte de cette troisième rencontre sur l’industrie pharmaceutique tunisienne en tant que pilier de la santé organisé en partenariat avec l’Association Tunisienne des médicaments génériques, ATMG.

Je voudrais ici renouveler nos remerciements les plus sincères à nos partenaires grâce à qui l’organisation de cette rencontre annuelle perdure malgré les difficultés et les obstacles ce qui dénote d’un intérêt soutenu à l’évolution de l’industrie pharmaceutique nationale.

Mesdames, Messieurs,

Cela fait plus de vingt années que Réalités a accordé un grand intérêt et s’est engagée pour les questions de santé. Rien que depuis 2004, pas moins de six rencontres ont été consacrées à la question des médicaments.

Aujourd’hui, dans le droit fil de ce qui est devenu pour nous une tradition, nous sommes réunis pour débattre, encore une fois, de l’industrie pharmaceutique et pour évaluer le chemin parcouru par ce secteur depuis notre premier Forum en partenariat avec

l’ATMG en 2018 et la mise en œuvre des recommandations et propositions soumises aux autorités concernées.

Après deux années de pandémie Covid-19, il fallait prendre le temps de réfléchir sur son impact sur le système de santé de notre pays pour en tirer les enseignements nécessaires, d’où le thème de ce troisième forum choisi par notre comité scientifique   présidé par Dr Kamel Iddir que je remercie pour la qualité d son travail :

« Industrie pharmaceutique : quels enseignements de la crise Covid-19 ». Un thème qui tombe à pic en raison notamment du manque de disponibilité de médicaments dans les officines et les hôpitaux.

Le format de notre forum est aujourd’hui assez particulier. Industriels, ministères concernés par le secteur: la santé, le commerce et l’industrie, que je remercie pour leur engagement, ainsi que des représentants de la corporation médicale, des médias et de la société civile, ont été invités à prendre part à ce débat. Notre objectif étant de débattre de toutes les problématiques du secteur dans l’esprit des forums de Réalités, c’est à dire sans langue de bois, sans concession et sans animosité aucune, tout en étant positifs et en n’ayant comme finalité que l’intérêt de la Tunisie et de l’industrie pharmaceutique tunisienne.

Et il est utile de rappeler ici que notre premier forum en partenariat avec l’ATMG, dédié à  « l’industrie pharmaceutique tunisienne face à ses défis », avait débouché sur d’importantes propositions et recommandations dont la mise en œuvre avait été évaluée une année plus tard dans le cadre de cette même enceinte.

  • Où en sommes-nous aujourd’hui, plus de quatre années après ?
  • L’occasion nous est offerte aujourd’hui, pour répondre à cette question pour pouvoir avancer et fixer des objectifs nouveaux à un secteur vital.

Mesdames, Messieurs,

 La crise sanitaire engendrée par la Covid-19 a démontré l’importance de l’industrie pharmaceutique nationale pour faire face à cette terrible épidémie. En assurant plus de 60% de nos besoins en médicaments, l’industrie pharmaceutique a contribué à garantir la sécurité sanitaire du pays. Mais notre conviction est que ce secteur qui constitue l’un des fleurons de notre industrie nationale peut faire plus et mieux. Il peut contribuer à assurer une meilleure couverture sanitaire rendant le pays moins tributaire de l’importation et peut même être une source importante de rentrée de devises en exportant le médicament made in Tunisia vers l’Afrique et même vers l’Europe et l’Amérique. Il suffit pour cela de créer un environnement favorable à son développement.

  • Il faut rappeler que l’industrie pharmaceutique figure parmi les rares secteurs qui continuent de croître et d’investir en Tunisie, et ce,

 

malgré la crise aiguë que traverse le pays sur tous les plans. En d’autres termes, investir dans l’industrie pharmaceutique, c’est investir dans un secteur qui relève de la souveraineté nationale et, surtout, de la santé des Tunisiens. Pourtant, et malgré tous ses atouts, l’industrie pharmaceutique est confrontée à une crise structurelle sans précédent. Hausse des prix des matières premières, raréfaction de ces mêmes matières premières, crise de la Covid-19 qui a perturbé les exportations et les importations…

Et c’est sans compter les autres obstacles qui se dressent devant le développement de cette industrie dont la lourdeur de l’administration, l’instabilité politique, les changements fréquents à la tête du département de la Santé, la crise économique et les tensions sociales qui ont largement contribué à cette situation de crise.

Nous avons eu   l’occasion de revenir, lors de la présente édition du Forum sur ces obstacles et blocages qui empêchent l’industrie pharmaceutique de prendre son envol et de jouer le rôle qui lui revient en matière de couverture en médicaments, d’exportation, de contribution effective au développement notamment régional et à la création d’emplois au profit des diplômés surtout les jeunes pharmaciens pour lesquels l’industrie pharmaceutique peut offrir des débouchés intéressants

Mesdames, Messieurs

  •  Des promesses ont été formulées depuis juin 2018, date à laquelle le premier forum de Réalités sur l’industrie pharmaceutique a été organisé.

Aucune promesse n’a été, à ce jour, honorée, notamment en ce qui concerne les délais d’octroi des AMM qui soulignent l’ampleur du blocage.

Aujourd’hui il est demandé à l’administration d’être un accélérateur du développement de l’industrie pharmaceutique. Il ne faut pas oublier que cette même administration était pionnière en la matière suite à la mise en place de la DPM (Direction de la pharmacie et du médicament).

Sauf que, actuellement, l’organe administratif régissant le secteur pharmaceutique est fragmenté et nécessite une restructuration pour moderniser le système de santé tunisien.

Nous devons avoir la volonté de réformer et de changer, à l’instar de l’Algérie et de la Jordanie qui ont accéléré la mise en place de l’agence nationale du médicament et en faire du médicament une priorité.

  • La mise en place d’une telle agence s’impose donc. Son rôle consistera à mettre en place une stratégie nationale pour le médicament.

Notre pays La Tunisie fait partie des pays africains qui peuvent se doter d’une industrie pharmaceutique développée et à haute valeur ajoutée. Le choix de notre pays pour être un centre de fabrication de vaccins en est l’illustration parfaite.

Mesdames, Messieurs

 Il est encore temps de sauver ce fleuron de l’économie nationale et de préserver ce secteur souverain, mais à condition que les pouvoirs publics en expriment la volonté.

Il est plus qu’important qu’il y ait une réelle volonté politique d’agir dans ce sens et que l’administration tunisienne parvienne à trouver des solutions efficaces pour protéger, encourager et développer l’industrie pharmaceutique nationale.

Pour ce faire, nous avons besoin de décideurs qui prennent de bonnes décisions et non de ministres qui ne font que passer, sans avoir le temps de cerner les problèmes.

Notre confiance est entière en Monsieur Ali M’rabet et en ses collègues Madame Fadhila Rabhi, Ministre du Commerce et Madame Neila Nouira Gonji, Ministre de l’Industrie, de l’Énergie et des Mines, de prendre les bonnes décisions.

Mesdames, Messieurs, chers invités

 Nous avons la forte conviction, que nos responsables seront attentifs aux résultats et recommandations auxquels aboutiront les travaux de notre forum et qu’ils feront le nécessaire pour redorer le blason de notre industrie pharmaceutique.

Pour conclure, permettez-moi de renouveler mes remerciements à Monsieur le Ministre de la Santé et à Madame la Ministre du Commerce de s’être engagés à nos côté dans l’organisation de cette rencontre, ce qui témoigne de l’intérêt que le gouvernement porte au secteur de l’Industrie pharmaceutique tunisienne, un secteur stratégique et vital pour l’économie nationale et pour la santé des Tunisiens.

Mes remerciements vont également à notre partenaire, l’ATMG pour son engagement à nos côtés ainsi qu’à tous ceux qui ont contribué à l’organisation de ce forum, particulièrement nos partenaires industriels ainsi que les médias pour leur précieux soutien sans oublier notre comité d’organisation. »

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