Où sont passés les nidaïstes ?

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Par M’hamed Jaïbi

Tunisie-Tribune (nidaïstes) – N’est-il pas temps de se relever pour tirer les conclusions de toutes les péripéties qu’a traversées le parti du défunt Président ? Un parti actuellement effrité mais apte, en cas de réunification, à participer activement à la vie nationale, voire prétendre reconquérir le pouvoir dans cinq ans. 

Alors qu’Ennahdha peine à former son gouvernement et que ses alliés majeurs la rejettent, le pays attend toujours son sauveur.

Le mouvement Echaâb a imaginé une sortie de crise «non constitutionnelle» sous la forme de ce qu’il appelle un «gouvernement du président» mais c’est tout simplement accélérer le calendrier prévu par la Constitution. Comme s’il était sûr que le gouvernement que doit former Ennahdha n’aboutira pas.

Mais le pays ne recèle pas qu’EnnahdhaAl Karama et le mouvement Echaâb, des partis qui ne détiennent, en définitive, à eux trois, qu’une forte minorité des sièges.

C’est vrai qu’il est également possible de voir, dans un second temps, le parti Au cœur de la Tunisie monter au créneau et s’ériger en formateur de gouvernement. Car les petits groupes parlementaires non pro-islamistes pullulent dans la nouvelle Assemblée. Mais il faudrait que l’opinion oublie les accusations qui ont pesé sur Nabil Karoui.

Ce qui fait défaut, en fait, dans la nouvelle composition de l’ARP, ce sont les nidaïstes. A l’exception d’un petit groupe Tahya Tounès, actuellement divisé et sans véritable leader autre que le président du parti qui est au four et au moulin, aux prises avec le budget de l’Etat et la loi de finances. La masse des anciens nidaïstes est actuellement absente à l’appel et tarde trop à se manifester et à se réorganiser.

La défaite électorale a, certes, été un grand coup et l’on peut dire que l’on s’y attendait. Surtout qu’une partie des figures de cette grande mouvance l’ont favorisée en soutenant la candidature de Abdelkrim Zbidi. Mais n’est-il pas temps de se relever pour tirer les conclusions de toutes les péripéties qu’a traversées le parti du défunt Président. Un parti actuellement effrité mais apte, en cas de réunification, à participer activement à la vie nationale, voire de prétendre reconquérir le pouvoir dans cinq ans. 

A la condition qu’il se trouve un porte-parole rassembleur qui soit reconnu de tous et qui sache s’adresser au peuple tunisien pour reconnaître sa défaite et s’engager à jouer son rôle naturel de force patriotique fidèle aux apports démocratiques de la révolution et aux promesses que le 14 janvier a scandées : « Pain, liberté et dignité nationale ».

Il n’est pas de notre ressort d’énumérer, ici, les compétences et personnalités nationales que recèle cette mouvance, mais il est clair que le pays ne se pardonnerait pas de les voir exclure de l’impératif de reconstruction.

Il revient aux concernés eux-mêmes de ne pas se contenter des discussions en aparté et des résolutions sans suite. Ceux qui se considèrent comme «une partie prenante de la conscience de ce pays» se doivent de mettre à la pâte des mains constructives et fournir au pays des têtes pensantes.

Et même s’ils ne sont pas d’accord sur le leader charismatique approprié, il est possible, comme le suggèrent certains anciens, de pousser une direction collégiale qui ferait acte de présence extraparlementaire, tout en collaborant avec les élus des quatre petits partis nidaïstes présents à l’ARP. Quitte à se préparer, pour les futures échéances électorales, à passer par des primaires.

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