Fadhel Moussa : « La cause de la crise n’est pas la Constitution, mais les gouvernants »

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Taoufik-Habaieb

Tunisie-Tribune (Fadhel Moussa) – sous la forme d’une Tribune libre, nous reprenons ci-après un extrait de l’interview accordée par Fadhel Moussa, Constitutionnaliste, constituant et maire de l’Ariana, à notre collègue  Taoufik Habaieb pour le magasine « Leaders » :

«Ils avaient tout pour redresser le pays et réussir la transition», déplore vivement Fadhel Moussa, constitutionnaliste, constituant et maire de l’Ariana, pointant du doigt les acteurs politiques successifs. «Si nous sommes aujourd’hui au bord du gouffre, gardons-nous de franchir le pas qui nous plongera dans les abîmes», met-il en garde, dans une interview exclusive accordée à Leaders. «Le bras de fer entre Carthage, le Bardo et la Kasbah, ajoute-t-il, pourrait mener à la déliquescence de l’État» et «conduire au contraire de ce qui a été espéré par la révolution et consacré par la Constitution», avec une perspective de Delenda Carthago.

Fadhel Moussa souligne qu’une mainmise sur les forces armées militaires et civiles entraîne une responsabilité très lourde et des conséquences très graves. En cas de soulèvement ou de graves désordres, c’est le commandant qui risque de payer. Sa légitimité risque de ne pas peser.

Il faut cesser de dire, déclare-t-il, que la Constitution est la cause de la crise alors que ce sont les acteurs politiques qui se sont relayés aux commandes du pays qui en portent la responsabilité.

Des lacunes, il doit sûrement y en avoir, c’est pourquoi un mécanisme de révision est prévu et une cour constitutionnelle, instituée. La grande lacune ne se trouve pas dans la Constitution mais dans l’absence d’une volonté politique.

Pour Fadhel Moussa, le spectacle offert par les gouvernants suscite « une désaffection populaire largement répandue de cette démocratie et un appel pressant à sa reconstruction, notamment par la révision du code électoral pour garantir la qualité et l’efficacité. » Cette reconstruction, souligne-t-il, « est désormais fondée sur une défiance dans la démocratie représentative, avec une montée de la démocratie radicalisée où la participation directe des citoyens devient une réclamation forte. «Nous sommes entrés dans l’ère du ‘’peuple roi ’’ qui met l’État devant une épreuve plus complexe dans sa gouverne mentalité », affirme-t-il.

Tou.t en appelant à une révision du mode de scrutin électoral, Fadhel Moussa invite les personnalités investies d’une charge politique à donner une meilleure image de la démocratie. Il les appelle à «se serrer dans le même esprit de ce qui a été fait pour clôturer les travaux de l’ANC» «C’est la sagesse et le dialogue responsable qui doivent être notre feuille de route», dit-il.

Source : Leaders

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